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Si la pandémie l’a forcé à fermer son cinéma à Chandler à la mi-mars, le propriétaire du ciné-parc Paradiso, Rodrigue Huard, pourrait avoir une belle surprise cet été.

Gros été en vue pour le ciné-parc Paradisco de Grande-Rivières

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De la pellicule 35 millimètres au projecteur laser, le ciné-parc Paradiso de Grande-Rivière a été témoin de centaines, sinon de milliers de films. Il fait aujourd’hui partie de la poignée d’établissements du genre toujours en opération au Québec, et pourrait bien voir la COVID-19 lui offrir l’une des saisons les plus achalandées de son histoire.

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Le ciné-parc Paradiso a projeté son premier film le 17 juin 1977, se rappelle bien Louis Roy, son propriétaire de l’époque. Deux mois plus tard, Elvis mourrait. Dès l’annonce de la mort de l’idole, M. Roy a appelé son distributeur à Montréal pour lui demander s’il lui restait quelques cassettes du Elvis on Tour. Quelques jours plus tard, le King remplissait les 400 places du terrain vague, à coup de 3 $ par voiture. «Trois soirs de suite, on a été obligé de refuser des voitures», raconte M. Roy.

«Les belles années, c’était entre 1976 et 1985. Après ça, tout le monde a commencé à fermer un après l’autre», explique M.Roy. Selon lui, l’arrivée des cassettes VHS aura fait perdre beaucoup aux cinémas en plein air. «Les gens ont délaissé les ciné-parcs pour les cassettes et les clubs vidéo», explique l’ancien propriétaire. Dû à une clientèle qui était de moins en moins au rendez-vous, le propriétaire a mis la clé sous la porte à l’été 2000. Le terrain et les installations ont été vendus quelques années plus tard.

Après une demi-douzaine d’années d’inactivité, le Paradiso a officiellement rouvert ses portes en 2006. Deux ans auparavant, Rodrigue Huard, un électricien de formation, avait repris les rênes de l’entreprise qui comptait aussi les deux salles du Cinéma Paradiso de Chandler. «J’ai toujours été passionné par le cinéma, encore plus par les ciné-parcs», explique-t-il. Quelques années plus tard, en 2013, il a dû prendre une décision difficile alors que les productions n’étaient plus disponibles en pellicules 35 millimètres. «On a fermé jusqu’en 2018, quand on a réussi à changer pour un projecteur au laser, lance M. Huard. Maintenant, on a beau être un ciné-parc, notre image est plus belle que celle de la majorité des cinémas!» lance-t-il, visiblement fier.

Des bonnes saisons

Depuis sa réouverture en 2018, le cinéma en plein air ne cesse d’augmenter son chiffre d’affaires, et la saison 2020 ne devait pas faire exception. «J’étais vraiment confiant pour l’été à venir, parce qu’en 2019, on a eu deux fois plus de visiteurs que l’été d’avant. Je suis convaincu que, même sans virus, on aurait eu un été impressionnant», juge Rodrigue Huard.

La pandémie l’a forcé à fermer son cinéma à Chandler à la mi-mars. La COVID pourrait toutefois réserver une belle surprise au propriétaire qui s’est souvent fait dire que les ciné-parcs, c’était «fini». «Les gens ont tellement hâte de revenir à la “normale”, et c’est un peu ce qu’on peut leur offrir», croit M. Huard.

Un pari risqué

Alors que les cinémas en plein air semblent être redevenus au goût du jour depuis le début de la pandémie, notamment avec l’annonce de Régis Labeaume qui souhaite ouvrir trois ciné-parcs sur le territoire de la ville de Québec, Rodrigue Huard est assez perplexe. Selon lui, le pari est très risqué, notamment parce que les installations peuvent être très dispendieuses. «C’est un gros investissement ouvrir un ciné-parc. Juste le projecteur c’est au moins 100 000 $, et il n’y a aucune garantie que les ciné-parcs vont continuer à marcher après la COVID, quand tout sera redevenu normal», lance-t-il.

Le ciné-parc Paradiso devrait ouvrir pour la saison estivale le 5 juin.