Il n’y aura pas de relance économique sans relance sécuritaire

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Renault va très mal. Enfin pas Renault, mais ses salariés. Dans le même temps, François Ruffin se pose en présidentiable (peut-être même notre futur Président de la République, succédant à un Macron jugé trop anti-salariés). D’ailleurs Ruffin joue très habilement en votant contre sa propre loi, vidée de sa substance. Mais ni Ruffin, ni les droitards, ni les gauchistes du système, ni même les syndicalistes ne posent le vrai problème : il n’y aura pas de relance économique sans relance sécuritaire.

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Qu’il est navrant de laisser le débat économique aux seuls économistes libéraux, socialistes, colbertistes, réformistes, étatistes, ou tout ce qu’on voudra ! La question économique, au point où nous en sommes, devrait être débattue plutôt par des criminologues, des victimes d’agressions et des opposants à l’inversion des valeurs dans le judiciaire.

Face à l’insécurité, il n’y a même plus de lutte des classes entre patrons et employés. La nouvelle lutte des classes, c’est le conflit mortel entre ceux qui travaillent dur et ne gagnent pas grand-chose et ceux qui n’ont jamais travaillé, qui vivent aux crochets du corps social, dans des attitudes d’assistanat, de parasitisme, de violence et de prédation. Et les vrais privilégiés, ce sont eux, ceux qui appartiennent à la racaille, qui peuvent tuer, violer, bafouer, torturer à tous les coins de rues avec la bénédiction des pouvoirs publics et de la magistrature. La véritable aristocratie qui faut aller pendre à la lanterne, ce sont eux, les privilégiés du crime, les prébendiers de l’économie noire, les bourgeois de la casquette à l’envers, la nouvelle noblesse de l’abjection, les capitalistes du trafic de drogue, de la casse urbaine et de l’incendie volontaire, dont l’État failli actuel n’est plus qu’un zélé serviteur. Bref : la vraie lutte des classes, c’est la racaille dominante, nouvelle oligarchie, contre les honnêtes gens à qui l’État failli retire jusqu’au droit de se défendre… et même de se plaindre.

Parlez-en au salarié qui va bosser tous les jours la peur au ventre, harcelé par des bandes de loubards dans les transports en commun. Parlez-en à l’agriculteur qui voit régulièrement son champ saccagé, ou ses productions pillées, par des types contre lesquels il ne peut strictement rien. Parlez-en à ces braves gens qui retrouvent leur domicile occupé par des squatteurs. Parlez-en au buraliste ou au pompiste massacrés pour quelques euros. J’en ai connu un comme ça : en une semaine, il avait pris vingt kilos et ses cheveux étaient devenus tout blancs.

S’il existe des patrons-voyous, parlez-en à certains patrons qui, eux, ont été confrontés à des salariés-voyous (qui sont d’ailleurs les premiers persécuteurs des autres salariés). Parlez-en aux travailleurs exténués par des journées de travail difficile qui ne peuvent pas dormir lorsqu’on s’agite en bas des immeubles et que les voitures brûlent. Parlez-en aux cafetiers ou restaurateurs qui voient débarquer des cinglés qui molestent les clients et menacent de tout casser.

Parlez-en à ces médecins contraints de cesser leur activité lorsque la clientèle n’est plus qu’un ramassis de psychopathe. Parlez-en à toutes ces personnes, patrons, salariés, qui ne peuvent pas faire un pas en dehors de leur lieu d’activité, ou même à l’intérieur de leur lieu d’activité, sans risquer une agression grave. Parlez-en même au fonctionnaires et aux militaires, qui payent chaque année un lourd tribut à l’ultra-violence. Parlez-en aux retraités qui ne peuvent même plus profiter d’un repos bien mérité, dans ces endroits où ils peuvent allègrement se faire torturer à domicile dans l’indifférence des autorités, avec leur complaisance même.

Vous l’aurez compris, le premier problème qui se pose dans les sociétés du XXI° siècle est un problème sécuritaire et non pas économique. Si voulez, c’est un problème sociétal et non pas simplement social. C’est même, et bien davantage, un problème de civilisation.

Un société qui méconnaît la dangerosité humaine est une société vouée à mourir. À l’heure actuelle, le simple fait d’évoquer l’insécurité, comme je le fais, est en passe de devenir un crime contre l’État pour ne pas dire un crime contre l’humanité. Nous vivons un monde où constater les choses et déjà un délit, et en parler peut vous mener en prison. C’est Orwell en direct live !

Si, en 2022, aucun candidat ne place la question sécuritaire au centre de son programme, je m’abstiendrai joyeusement. Je considère du reste que poser un tabou sur la sécurité (comme le font souvent les gauchistes) est déjà en soi une forfaiture gravissime.

Que cela soit dit une bonne fois pour toutes : la nouvelle révolution copernicienne en politique sera sécuritaire ou ne sera pas.

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