L’embargo sur les armes au Soudan du Sud prolongé par le Conseil de sécurité de l’ONU

Afin d’ajuster les sanctions individuelles, également prolongées, un rapport devra être rendu avant le 31 octobre. L’intronisation de Riek Machar comme premier vice-président a relancé les espoirs de paix.

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Bien que la formation d’un gouvernement d’unité complet, en février, laisse entrevoir la fin du conflit au Soudan du Sud, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) préfère rester prudent. Aussi, il a adopté, vendredi 29 mai, une résolution prolongeant jusqu’en mai 2021 l’embargo sur les armes et les sanctions individuelles imposés au pays africain. Rédigée par les Etats-Unis, la résolution a obtenu 12 voix en sa faveur — la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud s’abstenant.

En prolongeant ses sanctions jusqu’au 31 mai 2021, le Conseil de sécurité a toutefois prévu un réexamen au plus tard le 15 décembre 2020. La résolution dit qu’il « exprime sa disponibilité à étudier des mesures d’ajustement (…), incluant des modifications, une suspension, une levée ou un renforcement des sanctions en fonction de la situation ».

La plus haute instance de l’ONU réclame, à cet égard, « un rapport au secrétariat des Nations Unies avant le 31 octobre 2020 sur le rôle de l’embargo sur les armes dans l’application de l’accord de paix » conclu en 2018 et des « options pour élaborer des repères », afin de pouvoir suivre l’application de cet accord.

Des espoirs de paix relancés

En février, le dirigeant rebelle Riek Machar est redevenu à Juba premier vice-président, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays créé en 2011. Le Soudan du Sud avait sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, avait accusé M. Machar, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’Etat.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380 000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Dans un communiqué vendredi, Amnesty International s’est félicité du renouvellement de l’embargo sur les armes. « Il est essentiel de limiter le flux d’armes utilisées pour commettre des crimes de guerre, des violations des droits humains et des abus », a souligné une responsable de l’organisation, Deprose Muchena, en appelant tous les membres de l’ONU à appliquer l’embargo.