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Éric Zemmour et Michel Onfray ⓒ Photo Jacques Witt/SIPA et SYSPEO/SIPA

Souverainisme : vers un rapprochement Zemmour-Onfray ?

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Après s’être trouvés plusieurs points d’accord sur la question du souverainisme, Michel Onfray a laissé entendre, dans une pointe d’humour, qu’il ne serait pas contre l’idée qu’Éric Zemmour prenne la plume dans pour sa revue “Front populaire”. 

Les deux hommes se connaissent bien. Vendredi 29 mai, ils se sont retrouvés sur le plateau de « Face à l’info », sur CNews, pour discuter souveraineté, un concept cher à la droite, mais que la gauche peut aussi revendiquer. En près d’une heure d’échanges, lesquels ont ravi les téléspectateurs sur les réseaux sociaux, Éric Zemmour et Michel Onfray sont tombés d’accord à plusieurs reprises. Une convergence dont s’est amusée la présentatrice Christine Kelly, qui s’est enquise d’une éventuelle collaboration entre les deux penseurs. 

« Nous priver de souveraineté, c’est nous priver de démocratie »

Le souverainisme doit-il être l’apanage de la droite ? Non, clame le fondateur de la revue Front populaire, dont le dernier numéro se penche justement sur la question. Si clamer son désir de souveraineté est aujourd’hui vu comme l’expression d’une pensée de droite, c’est notamment aux « progressistes » qu’on le doit, assure Michel Onfray. « Tous les prétendus progressistes ont réussi à salir des mots d’une grande beauté », déplore-t-il, pointant également la connotation désormais péjorative du terme « populisme ». « Un souverain est quelqu’un d’autonome, qui décide et choisit. Le contraire d’un souverain, c’est un esclave », explique-t-il. D’où la nécessité, selon lui, d’une Europe des nations aux identités fortes.

« Nous priver de souveraineté, c’est nous priver de démocratie », abonde Éric Zemmour, lequel fait valoir que le « camp du non à Maastricht », composé notamment de Philippe de Villiers, Jean-Pierre Chevènement, Philippe Séguin, Charles Pasqua ou encore Jean-Marie Le Pen, n’a pas été assez écouté. Michel Onfray, lui, se dit pour une souveraineté « alimentaire, médicale, culturelle » de la France, s’appuyant sur les pénuries qu’a connues la France durant la crise sanitaire. Une dépendance, notamment de la Chine, qui aurait fini pour modifier les habitudes de consommation des Français, lesquels seraient « drogués aux prix bas », selon Eric Zemmour, du fait du matraquage publicitaire et des délocalisations massives.

« On pourrait prendre date pour qu’Éric nous fasse un papier »

Comment rassembler autour de l’idée de souverainisme ? C’est en tout cas l’idée de Michel Onfray à travers son dernier numéro de Front populaire. Pour Éric Zemmour, il s’agit d’un projet irréaliste, puisque la gauche a selon lui « renoncé à la nation et à la patrie », pour s’inscrire dans une « logique soit individualiste, soit mondialiste ». D’accord sur de nombreux points, mais par exemple opposés sur l’ISF et la politique fiscale, l’essayiste et le philosophe ont notamment tous deux reconnu l’héritage chrétien qui a fait les valeurs de la France, mais également celui de ses penseurs et auteurs, de Montaigne à Camus en passant par Marivaux.

Des accointances qui ont suscité la curiosité de Christine Kelly, qui a demandé à Michel Onfray s’il prévoyait de laisser une place dans sa revue pour un potentiel article signé Éric Zemmour, ce qui a eu le mérite de mettre un sourire amusé sur tous les visages. « Si ça fait plaisir au Monde et à Libération, on pourrait prendre date pour qu’Éric nous fasse un papier », a finalement répondu Michel Onfray. Un rapprochement est-il en train d’avoir lieu ? Emmanuel Macron, qui craint la montée d’une figure « populiste » à l’horizon 2022, n’a qu’à bien se tenir.