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Crédit photo © Reuters

USA: Colère à Louisville après la mort d'une femme noire, violences à Minneapolis

par Jeff Mason et Elizabeth Culliford

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a menacé vendredi de recourir à la force armée pour faire cesser les pillages intervenus à Minneapolis, en proie depuis trois jours à des manifestations et des émeutes après la mort d'un homme noir, George Floyd, qui avait été plaqué au sol par un policier blanc.

Des dirigeants démocrates ont jugé raciste un message menaçant envoyé sur Twitter par le président américain où il qualifie les émeutiers de "VOYOUS" et avertit que "quand les pillages commencent, les tirs commencent aussi".

Twitter a pour la première fois recouvert ce message de Donald Trump par un avertissement indiquant que le tweet en question enfreignait les règles du groupe relatives à la "glorification de la violence".

Cette décision intervient alors que Donald Trump, qui se dit victime de censure de la part de Twitter depuis plusieurs jours, a signé jeudi un décret présidentiel visant les opérateurs de réseaux sociaux et a annoncé qu'il s'efforcerait de faire adopter une loi pour le compléter.

Dans un tweet précédent, Donald Trump avait menacé de recourir à la Garde nationale pour rétablir l'ordre, après la mort lundi soir de George Floyd, que l'on peut voir, sur une vidéo, plaqué au sol par un policier blanc lui appuyant son genou sur le cou lors de son arrestation.

"Ces VOYOUS déshonorent la mémoire de George Floyd, et je ne les laisserai pas faire", a déclaré le président américain à propos des émeutiers.

Des responsables démocrates ont accusé Donald Trump de jeter de l'huile sur le feu.

"Il appelle à la violence contre des citoyens américains à un moment de grande détresse pour beaucoup d'entre eux. Je suis furieux et vous devriez l'être également", a déclaré dans un tweet Joe Biden, candidat démocrate à l'élection présidentielle.

UN POLICIER PLACÉ EN DÉTENTION

Quatre policiers impliqués dans l'arrestation ayant conduit à la mort de George Floyd ont été licenciés et font l'objet d'une enquête du FBI.

L'un d'entre eux a été placé en détention, ont annoncé les autorités de sécurité du Minnesota.

Donald Trump a condamné le meurtre et promis que justice serait faite.

Après des rassemblements pacifiques, Minneapolis a été le théâtre jeudi soir d'une troisième nuit de violence.

Contrairement à la veille, lorsque des manifestants avaient affronté la police anti-émeutes à jets de pierres, les forces de l'ordre ont cette fois été dans un premier temps globalement discrètes autour du principal foyer de violences, devant l'un des commissariats de la ville.

Rassemblés devant le bâtiment, les manifestants ont dans un premier temps battu en retraite face aux balles en caoutchouc et aux grenades lacrymogènes tirées par des policiers postés sur le toit. Ils se sont ensuite de nouveau regroupés et ont pris d'assaut l'immeuble, allumant des incendies.

Au moins deux autres bâtiments des environs et une voiture ont été incendiés et des personnes sont venues pour un deuxième soir consécutif piller un supermarché Target proche.

La police anti-émeute a également arrêté et menotté une équipe de télévision de CNN en pleine rue, avant de la libérer une heure plus tard. [nL8N2DB4X8]

(Version française Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot, édité par Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André)