https://lvdneng.rosselcdn.net/sites/default/files/dpistyles_v2/ena_16_9_extra_big/2020/05/29/node_759265/47226352/public/2020/05/29/B9723596876Z.1_20200529203251_000%2BG7TG389E8.1-0.jpg?itok=ImAF2yOR1590777176
La police a interpellé Aurélien C., un ancien militaire reconverti dans la sécurité et amateur d’armes, mardi. Photo d’illustration

Ultradroite : le suspect arrêté à Limoges mis en examen par un juge antiterroriste

Il diffusait des messages de plus en plus virulents et avait effectué des recherches sur des lieux de la communauté juive sur internet : l’homme de 36 ans arrêté mardi à Limoges a été mis en examen vendredi par un juge antiterroriste et écroué.

by

Aurélien C., un ancien militaire reconverti dans la sécurité et amateur d’armes, a été mis en examen à Paris pour « entreprise individuelle terroriste » et « infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste », selon une source judiciaire. Il a été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste.

Cet homme, qui a participé au mouvement des Gilets jaunes, a été arrêté mardi en raison du caractère de plus en plus violent de ses messages sur les réseaux sociaux, selon une source proche du dossier. Lors de sa garde à vue, il a été transféré dans les locaux de l’antiterrorisme à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Une condamnation en mai 2019

Épousant les thèses d’ultradroite et antisémites, il était promoteur du discours sur « le grand remplacement » et « se présentait en adorateur de Brenton Tarrant », l’Australien suprémaciste blanc accusé d’avoir tué 51 personnes dans deux mosquées de Nouvelle-Zélande en mars 2019, a rapporté une autre source proche du dossier.

Selon les premières investigations, il avait effectué des recherches sur le net sur des lieux de la communauté juive à Limoges. Et, lors de la perquisition menée à son domicile, les enquêteurs ont retrouvé trois engins pyrotechniques sur lesquels des boulons avaient été collés, un fusil datant de la Seconde Guerre mondiale et des munitions.

Au travail, cet agent de sécurité n’avait « jamais eu de souci, aucun écart », a rapporté un salarié de l’entreprise de sécurité où il travaillait depuis dix ans. Aurélien C. a toutefois déjà eu affaire à la justice. En mai 2019, il avait écopé de quatre mois de prison ferme pour des menaces à l’encontre de membres de l’association SOS Racisme Les potes en Limousin. Il avait notamment écrit sur les réseaux sociaux qu’ils seraient « bientôt sous (ses) balles » et les avait qualifiés de « sales traîtres blancs ».

La mouvance de l’ultradroite est suivie de près par la justice antiterroriste et plusieurs dossiers, qui concernent le plus souvent des groupes d’individus, font actuellement l’objet d’investigations. Une quinzaine de personnes appartenant au groupe baptisé Action des forces opérationnelles (AFO) ont ainsi été arrêtées parce qu’elles auraient cherché à commettre des violences à l’encontre de musulmans.

Les enquêteurs ont également interpellé depuis 2018 six suspects appartenant au groupuscule Les Barjols, dans une enquête sur un possible projet d’action violente contre le président Emmanuel Macron.