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Twitter met des avertissements sur les messages de @realDonaldTrump. Trump accuse Twitter de faire preuve d’activisme politique. Et les tweets fusent, dans tous les sens. PHOTO AFP

Trump, l’arroseur arrosé par Twitter

Le réseau social s’attaque pour la première fois aux approximations et provocations du président des États-Unis. Le duel est politique.

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Donald J. Trump fait penser à ces acteurs burlesques de l’époque du muet, tel Harold Lloyd s’accrochant aux aiguilles d’une horloge (Monte là-dessus ! 1923). Cela dit, avec le bras de fer initié avec le réseau social Twitter met des avertissements sur les messages de @realDonaldTrump. Trump accuse Twitter de faire preuve d’activisme politique. Et les tweets fusent, dans tous les sens.Twitter, on pense plutôt à L’Arroseur arrosé des frères Lumière (1895)…

Le twitto compulsif le plus puissant du monde, entre 25 et 40 tweets et retweets par jour, 80,5 millions d’abonnés, se fait taper sur les doigts par son application favorite. Et ça le rend furieux.

Ce mardi, pour avoir prétendu que le vote par correspondance était « forcément frauduleux », Twitter a sanctionné d’un « Vérifiez les faits » cinglant l’assertion du 45e président des États-Unis d’Amérique. Une grande première suivie ce jeudi soir d’une nouvelle passe d’armes. Trump a lâché de son téléphone portable une sentence dont il a le secret, pour répondre aux émeutes de Minneapolis qui durent depuis trois jours et la mort suspecte d’un jeune homme noir lors de son arrestation par la police locale (lire aussi page 49). « Quand les pillages démarrent, les tirs commencent. Merci ! »

« Ce tweet viole les règles de Twitter sur l’apologie de la violence », a jugé le réseau social, tout en laissant le message accessible « dans l’intérêt du public ». Donald Trump s’insurge, tempête, accuse Twitter de le viser et de ne rien faire contre la propagande chinoise et les mensonges du Parti démocrate, qualifié de gauche radicale !

On sourit moins quand le président, par un réflexe d’autocrate, signe un décret ce jeudi pour s’attaquer à la section 230, le Communication Decency Act, qui protège les hébergeurs comme Facebook ou Twitter. Il menace de réguler les grands réseaux sociaux qui font des efforts pour mettre en œuvre une politique de modération contre la désinformation qui les submerge. Ce combat est politique depuis les soupçons de manipulations de l’élection de 2016. Et ça ne tombe pas sur Donald Trump tout à fait au hasard.