Est-il vrai que l’Éducation nationale finance 1 € de la mutuelle de ses agents?
« Les entreprises privées prennent en charge 50 % du coût de la mutuelle de leurs employés. Est-il vrai que l’Éducation nationale participe pour 1 € à celle de ses fonctionnaires ? », nous questionne Didier.
by Publié leEffectivement, depuis le 1er janvier 2016 et la réforme qui a permis la généralisation de la complémentaire santé, les employeurs privés (sauf ceux à domicile), sont tenus de financer au moins à hauteur de 50 % (ce peut être plus) l’assurance complémentaire santé de leurs salariés (16 à 17 millions de personnes). Mais cela ne s’applique pas à la fonction publique.
Pour rappel, la fonction publique (5,48 millions d’agents) regroupe : la fonction publique d’État (2,43 millions de fonctionnaires dont ceux de l’Éducation nationale) ; la fonction publique territoriale (1,89 million d’agents) ; et la fonction publique hospitalière (1,1 million de personnes).
Or, si chacune peut abonder à la complémentaire santé de ses agents, sa participation n’est en moyenne que de… 3 %, selon la Mutualité Fonction Publique (MFP). Et cette aide est très variable selon que vous êtes enseignant, agent d’une collectivité ou soignant.
Les grands écarts
Exemple au sein même de la fonction publique d’État. Celle-ci prend en charge en moyenne 1 € de la complémentaire de ses agents, chaque mois. Mais c’est zéro au ministère de l’Intérieur ; contre 10 € aux Affaires étrangères et, pour répondre exactement à notre lecteur,0,25 € (soit 3 € par an) dans l’Éducation nationale, selon une enquête publiée par la MFP en juillet 2019.
Autre grand écart : dans la fonction publique territoriale, cette participation atteint les 17 € par mois (sachant que seule une collectivité sur deux environ abonde). Et dans la fonction hospitalière, il n’y a pas de prise en charge du tout. En contrepartie, les personnels hospitaliers peuvent être soignés gratuitement dans leur établissement (quand ils travaillent dans un centre hospitalier).
Des discussions sont engagées avec le gouvernement pour corriger ces inégalités et doivent aboutir d’ici le printemps 2021. Mais, selon le secrétaire d’État auprès du ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, un alignement sur le privé ne pourra être que « progressif ». Rien que pour la fonction publique d’État, si les ministères finançaient 50 % de la couverture santé des agents, il en coûterait quelque deux milliards d’euros. Le gouvernement s’est engagé à remettre à plat ce système d’ici le printemps 2021.