S'estimant maltraités par le bailleur social Valloire Habitat, des locataires châlettois privés d'eau chaude font entendre leur voix

https://image1.larep.fr/photoSRC/VVNUJ1paUTgIBhVOCRAHHQ4zRSkXaldfVR5dW1sXVA49/illustration-eau-potable_4773447.jpeg
Durant 72 heures, ces habitants de logements sociaux châlettois ont été privés d'eau chaude. Une situation qu'ils dénoncent comme récurrente. © PARA Stéphanie

En plein week-end de l'ascension, une inexpliquée coupure d'eau chaude de plusieurs jours aura eu raison de leur patience : seize familles, logées à Châlette-sur-Loing par Valloire Habitat, sont bien décidées à demander des comptes au bailleur social.

"Ce n'est pas parce qu'on habite un logement social qu'on est des sauvages. Il y a des enfants, des gens avec des maladies chroniques. On paie un loyer, des charges, on a des droits. Et on a besoin d'eau chaude, comme tout le monde." Laura* contient avec peine son indignation à l'autre bout du fil.

La jeune femme se fera pour quelques minutes la porte-parole des seize locataires des immeubles 1 et 3, rue Edouard-Lalo à Châlette-sur-Loing, dans l'agglomération montargoise.

Pas d'eau chaude durant trois jours

Les bâtiments qu'ils occupent sont alimentés en eau chaude sanitaire par une chaufferie collective, mystérieusement mise à l'arrêt au cours de la semaine dernière. "Un technicien de chez Coffely (filiale d'Engie) est passé le mercredi (20 mai), et en fin de journée, on avait très peu d'eau chaude, puis plus du tout. Pareil le lendemain. Alors on a essayé d'appeler le technicien de proximité, puis le numéro d'astreinte, qu'on a tous essayé de joindre", raconte Laura, qui s'occupe de son père, handicapé. Après de nombreux appels, la requête des locataires semble finalement enregistrée.

Durant trois jours, ils n'auront pourtant pas plus d'eau chaude que de nouvelles de leur bailleur, Valloire Habitat. "On a été informé d'aucune procédure de coupure pour entretien, ou pour non-paiement. On a tout vérifié, tout le monde est à jour", rappelle la jeune femme. Les locataires réussiront, par relations, à entrer en contact avec le directeur de l'agence locale. Le samedi soir, une équipe de Cofely rétablira la situation.

Problème de contrat, dysfonctionnement d'un prestataire ou simple panne ?

Mais alors, que s'est-il passé dans ces deux immeubles ? D'après Valloire Habitat, le prestataire Cofely aurait expliqué la coupure par l'absence de contrat. Ce que le bailleur social dément fermement, invoquant une simple panne, due à "un disjoncteur qui a sauté".  "Jusqu'au samedi, nous n'étions pas au courant de ce problème. Si on met en place des services pour intervenir la nuit et le week-end, ce n'est pas par hasard. Une fois au courant, le responsable territorial a alors rappelé les termes du contrat à Engie-Cofely et ils sont intervenus. Mais nous allons nous revoir avec eux afin qu'à l'avenir la qualité de la prestation soit à la hauteur de ce qui est prévu", explique-t-on du côté du service communication du bailleur social, qui estime que "le service d'astreinte a bien fonctionné".

Pour Laura au contraire, le service n'a pas été à la hauteur. Elle en veut pour preuve une conversation lunaire avec une opératrice :

"Au bout de trois jours sans eau chaude,  tout ce qu'on m'a proposé comme solution, c'est de faire chauffer de l'eau avec un moyen de cuisson."empty (empty)

Les locataires ne comptent pas en rester là. Ils ont interpellé par courrier la direction de Valloire Habitat, avec copies au maire de Châlette, au sous-préfet, à l'Agence régionale de santé, ainsi qu'à La Rep'. "Car on sait que pour ces prestataires-là, il n'y a que l'image qui compte." Les locataires dénoncent dans leur courrier un traitement qu'ils estiment "inadmissible". L'incident ne serait que le dernier de toute une série : "Nous sommes constamment confrontés à des coupures d'eau chaude (2 à 3 fois par an) sans aucune information préalable", expliquent-ils.

"En tant que bailleur vous ne respectez pas vos engagements auprès de vos locataires. De plus vous ne montrez aucune inquiétude et ne cherchez à répondre à nos problématiques lors de situations critiques", accusent les locataires, brandissant la menace d'une procédure en justice

Désormais, les Châlettois attendent des explications claires sur l'incident, mais aussi un dédommagement financier, et un peu plus de respect pour les occupants de logements sociaux : "On a des soucis d'humidité dans l'immeuble qui n'ont jamais été réglés". 

*le prénom a été changé

Jean-Baptiste Dos Ramos