https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2020/05/77173515-feb0-44df-ae4f-9ae8276be1a8/870x489_maxstockworld301718.jpg
Les legs mais aussi le denier du culte sont les principales sources de financement du diocèse - NCY

Le diocèse d'Avignon fait appel aux diocèses voisins, aux paroisses et aux fidèles pour régler ses factures

Monseigneur Cattenoz vient d’informer ses curés de la démarche qu’il a entreprit auprès des diocèses voisins mais aussi des paroisses du diocèse d’Avignon pour permettre à l’archevêché de régler ses factures sur 2020. L’Archevêché a besoin rapidement de 300.000 € pour réussir à honorer ses dépenses

by

Depuis plus de dix ans, l’Archevêché dépense chaque année environ un million d’euros de plus que ce qu’il ne reçoit. Jusqu’en 2015, les legs ont permis chaque année de compenser ce déficit, mais depuis quatre ans l’Archevêché n’a reçu que peu de legs, à peine quelques centaines de milliers d'euros. Le diocèse a aussi investi l'an passé dans la construction d'un nouveau séminaire à Avignon même. 

Mais c'est surtout la politique de recrutement massive de prêtres depuis quinze ans ans qui a plombé la trésorerie du diocèse, et ça va sans doute devoir changer précise Jean-Claude Paret, Directeur des services fiscaux à la retraite, paroissien de Pertuis et chargé du groupe de travail sur les dépenses communes de l’Archevêché. " L'archevêque en place actuellement à Avignon a eu une politique qui a consisté à avoir une présence de prêtres importante sur le diocèse avec des curés dans chaque paroisse."

"Un choix aussi de faire venir des communautés pour animer certaines zones qui étaient peu animées et donc tout cela a eu un coût effectivement important et qui a généré cette difficulté financière". 

La plupart des dépenses de l’Archevêché sont des charges salariales pour des personnes au service des paroissiens : prêtres, communautés religieuses étrangères, formation des séminaristes. Il en va de même des quelques laïcs qui travaillent à l’archevêché : la comptabilité, l’économat, l’immobilier et la communication, tous sont au service des paroisses.

Les paroisses seraient-elles frileuses pour participer au redressement des finances ?

Autre question soulevée souligne Jean-Claude Paret , la solidarité des paroisses qui pourrait faire défaut : "Le denier du culte rapporte un million trois cent mille euros au diocèse mais la dépense pour les prêtres est d'un million six cent mille. Or il semblerait logique que les paroisses puissent participer car elles ont au total une réserve de quatre millions. Mais le système fait que l'archevêque n'a pas la main sur ces sommes pour faire son propre financement."

"C'est la propriété canoniquement des paroisses. Si les paroisses ne sont pas décidées à aider le diocèse - ce qui serait la moindre des choses car les dépenses faites par le diocèse le sont pour elles d'abord et notamment les salaires des prêtres et les dépenses communes - on se retrouve dans une situation qui quelque part, canoniquement, ne parait pas forcément pertinente." 

Un plan de relance est mis en place pour limiter les dépenses 

Dans une communiqué le diocèse d’Avignon détaille les réductions qu'il entend appliquer pour économiser 400.000 euros sur le budget 2019-2020. Il s'agit "d'une diminution du nombre de prêtres sans remettre en cause la proximité, de l’arrêt du financement de la formation de séminaristes étrangers, de la baisse de l’aide financière du diocèse aux communautés, de l’arrêt de la prise en charge de l’apprentissage du français mais aussi de la baisse de la masse salariale des laïcs."

Le diocèse a besoin à court terme de reconstituer une réserve. Il est en train de se séparer de certains biens immobiliers non-utilisés pour la pastorale, et dans le même temps, il fait donc appel à la solidarité des diocèses voisins, des paroisses ainsi que des fidèles, pour une aide exceptionnelle, afin de l’aider à passer l’année 2020.

Ainsi le diocèse d'Avignon déclare qu'aujourd'hui c'est "aux fidèles qu’il revient de décider par leur générosité de permettre ou non, la continuité de cette stratégie qui vise à soutenir financièrement la vie religieuse dans le Vaucluse et une disponibilité importante de prêtres. Concrètement cela signifie une augmentation de la participation de chacun au denier de 30%."