Saint-Nicolas : séquestré, battu, ébouillanté et obligé de boire de la javel, son calvaire diffusé sur Snapchat
Un jeune de 19 ans a été mis en examen et écroué, hier jeudi, dans le cadre d’une affaire de séquestration, avec actes de torture et de barbarie à Saint-Nicolas, près d’Arras. Des faits survenus le mardi, filmés et diffusés sur le réseau social Snapchat. Une information judiciaire a été ouverte.
by Publié leLe parquet de Béthune confirme ce vendredi qu’une information judiciaire a été ouverte au pôle criminel, jeudi, pour « séquestration avec actes de torture et de barbarie, menaces de mort réitérées et diffusion d’images d’atteintes corporelles sur les réseaux sociaux ». Dans ce dossier, un jeune de 19 ans a été interpellé dans la nuit de mardi à mercredi, puis présenté au parquet de Béthune et à un juge d’instruction. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Les faits visés par les enquêteurs ont été révélés mardi soir. Des personnes résidant dans le secteur de Lens ont découvert sur le réseau social Snapchat, qu’un individu diffusait des images d’un jeune victime de coups et de sévices. La police a été alertée et le profil du diffuseur a pu être identifié et géolocalisé.
Vers 1 heure, dans la nuit de mardi à mercredi, la brigade anti-criminalité d’Arras s’est déplacée en urgence rue de la Paix, à Saint-Nicolas, dans le quartier des Nouvelles-Résidences, pour interpeller un jeune de 19 ans, aussitôt placé en garde à vue. Lorsque les policiers ont fait irruption, le suspect se trouvait dans les parties communes du bâtiment, au rez-de-chaussée. La victime, âgée de 18 ans, était quant à elle séquestrée dans le logement. Les deux protagonistes de cette affaire vivaient sous le même toit après une rencontre en centre éducatif fermé. Progressivement, l’ambiance se serait dégradée. La victime a confié aux enquêteurs avoir été violentée puis humiliée au fil des jours, jusqu’au paroxysme atteint en début de semaine.
Brûlé à la casserole d’eau bouillante
De source proche de l’enquête, on indique que le jeune de 18 ans a été victime de sévices, confirmés par un médecin. On parle de coups de poing, de petits coups de couteau dans les genoux, de tentative de brûlure des cheveux. Une victime ébouillantée sur la fesse et le haut de la cuisse avec l’eau d’une casserole, forcée à boire de la javel, à se mettre à quatre pattes ou encore lécher le sol. Des menaces de mort multiples auraient aussi été proférées.
Le suspect a reconnu les faits, « sans remords particuliers » poursuit cette source. Il aurait sombré dans cette violence parce que son colocataire se serait masturbé devant une photo de sa sœur, le prenant ainsi pour un pédophile. Un jeune au profil « détonant », détaille une source, dont le père serait incarcéré pour meurtre. « Le profil sera creusé durant l’instruction », précise le parquet de Béthune. Des expertises médicales et psychologiques seront diligentées pour tenter d’éclairer ce dossier sordide.