https://static.latribune.fr/full_width/1444796/clotilde-delbos-et-jean-dominique-senard.jpg
Jean-Dominique Senard (président du conseil d'administration) et Clotilde Delbos (directrice générale adjointe) de Renault ont annoncé un plan de transformation du constructeur automobile. (Crédits : Renault)

Plan de transformation Renault : un remède de cheval encore incomplet

by

Jean-Dominique Senard et Clotilde Delbos ont dévoilé un ambitieux plan de transformation qui doit permettre à Renault d'économiser jusqu'à 2 milliards d'euros de coûts fixes par an. Ce plan, qui enterre la méthode Carlos Ghosn, ne résout pas pour autant les problèmes de positionnement de marques et de rentabilité des produits à long terme. Un second plan devrait suivre au second semestre avec l'arrivée de Luca de Meo...

C'est donc Renault qui ferme la marche de ce round d'annonces. Après l'Alliance (qui réunit Renault, Nissan et Mitsubishi) mercredi, Nissan jeudi, c'est donc le constructeur automobile français qui s'est collé à l'exercice du plan de transformation qui a néanmoins des allures de plan de redressement. Cette série d'annonces, mises au point et coordonnées sous la houlette de Jean-Dominique Senard, doit permettre à l'Alliance de retrouver en trois ans de nouveaux fondamentaux de performances industrielles et une nouvelle culture de coopération, après un an et demi de profonde crise de confiance entre les deux principaux groupes. La règle du "leader-follower" présidera désormais le partenariat qui liera Renault, Nissan et Mitsubishi.

"La fin justifiait les moyens"

Renault prend donc à son tour sa part de la réforme qui procède du même esprit que celle engagée chez Nissan et qui durera également trois ans. Le groupe automobile français accepte l'idée que la méthode Ghosn a depuis longtemps montré ses limites, notamment dans sa logique de course aux volumes. Clotilde Delbos, directrice générale adjointe, l'a répété à plusieurs reprises:

"La fin justifiait les moyens (...), nous avons investi dans des capacités en anticipant une croissance qui n'a pas eu lieu, nous devons changer d'état d'esprit (...) Nous avons trop grossi (...) Renault a pris une direction qui n'était pas la bonne", a-t-elle successivement déclaré lors du point presse de présentation du plan de transformation de Renault.

Ainsi, Renault va réajuster ses capacités de production industrielle en passant à 3,3 millions de voitures par an contre 4 millions actuellement. Il s'agit des capacités selon la norme Harbour, elle ne prend pas en compte les capacités intégrant les 3X8 et les vendredi samedi dimanche. Avec 3,3 millions d'unités sur cette norme, Renault pourra en réalité aller jusqu'à 5 millions de voitures par an. Autrement dit, en sous-dimensionnant et en intensifiant son outil industriel, Renault va maximiser la rentabilité de ses sites de production.

Pour rappel, avec ses 4 millions de capacités en 2019 pour 3,7 millions de voitures vendues, Renault était largement en-dessous de cette logique d'optimisation industrielle. Un chiffre d'autant plus insuffisant que Renault a dû "pousser" ses ventes (c'est-à-dire à travers des remises) pour faire du volume. C'est contre cette logique que...

Suivez La Tribune
Partageons les informations économiques, recevez nos newsletters

Je m'inscris