Mons-en-Barœul: Des violences conjugales permettent de frapper un trafic de stupéfiants

Des policiers enquêtant sur des brutalités dénoncées par une femme enceinte à Mons-en-Barœul rendent visite au concubin soupçonné des violences. Dans le logement, ils dénichent trois kilos de cannabis et dix mille euros en cash.

Une sorte de retour de bâton très symbolique. En janvier dernier, une jeune femme annonce une nouvelle très intime à son compagnon. Elle est enceinte. « D’après cette personne, vous vous mettez à la brutaliser, lance le président Bernard Lemaire à I. B., 26 ans. Avec des coups dans le ventre… »

La plaignante n’est pas dans la salle pour donner des précisions. I. B. est déjà connu de la justice. Ce jeune cariste est même sous le coup d’une surveillance au long cours. Condamné dans une affaire de stupéfiants, le Monsois est soumis à un sursis avec mise à l’épreuve (SME). En clair, des convocations lui sont régulièrement adressées afin de rendre compte de sa réinsertion. En cas de défaut, il risque dix-huit mois de cellule.

En prison pour préparer sa défense

Justement, I. B. s’est quelque peu volatilisé, laissant dans le silence les services devant suivre son parcours. « Il a cessé de répondre aux convocations, assène le procureur Xavier Laurent. Il ne rendait plus compte de sa réinsertion. »

Pourtant, du fond du box, le suspect met en avant des efforts. Le jeune homme a décroché un job de cariste. « J’ai pris un appartement », insiste le prévenu.

Sauf que dans celui-ci, les policiers enquêtant sur les violences conjugales et ayant enfin retrouvé sa trace, mettent la main sur trois kilos d’herbe de cannabis et dix mille euros en liquide. « J’avais des problèmes d’argent, admet I. B., le ton indolent. J’ai repris un peu de deal… »

L’homme tient absolument à minimiser sa tâche. Il n’est « que » nourrice : hébergeur de came ou d’argent. Rien d’autre.

Le prévenu a demandé un délai pour préparer sa défense. Quoiqu’il arrive, I. B. le fera en prison. Son précieux SME de dix-huit mois a été révoqué.

3919, numéro d’écoute national, anonyme et gratuit, destiné aux femmes victimes de violences et à leur entourage.