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La bâtisse qui abritait le Café Ti-Noir de 1947 à 1965 sera démolie afin de revitaliser le secteur de la 107e Rue.(Photo : L'Éclaireur Progrès - Sébastien Roy)

Le bâtiment abritant autrefois le Café Ti-Noir ne sera plus

Plusieurs bâtisses devront être démolies à Beauceville pour que la Ville puisse revitaliser le secteur compris entre le pont Joseph-Édouard-Fortin et la 107e Rue, ainsi qu’entre le boulevard Renault et la 9e Avenue.

Parmi celles-ci, on retrouve la structure, qui a autrefois abrité le Café Ti-Noir, de 1947 à 1965, sur le boulevard Renault près de la rivière Chaudière. Le nom de l’établissement vient du surnom donné à son propriétaire, Joseph Mathieu. L’endroit abritait également un salon de barbiers. M. Mathieu avait aussi construit un second bâtiment, qui a notamment été opéré par le cordonnier Josephat Genest. Avant l’arrivée de M. Genest, M. Mathieu y opérait une «cabane à patates frites».

Le bâtiment a par la suite été déménagé dans la 107e Rue en 1965, tandis que M. Mathieu a continué d’opérer le Café dans une section d’un garage où se trouve aujourd’hui le garage Mathieu.

En 1957, l’eau avait envahi le rez-de-chaussée, laissant à peine un pied d’espace avant le plafond selon la fille de M. Mathieu, Lise Mathieu. «Mon père avait dû briser la glace épaisse d’un pied sur la porte du restaurant avec une hache», indique-t-elle.

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Joseph Mathieu et Gabrielle Roy.

L’endroit était réputé pour sa cuisine et la gentillesse de M. Mathieu et de sa femme, Gabrielle Roy. Selon leur fille, tous les deux étaient de bons cuisiniers. «Ma mère était cuisinière à l’hôtel Berberi avant leur mariage, alors que mon père était chef sur les chantiers d’Édouard Lacroix», indique-t-elle.

Les plats les plus appréciés étaient les pâtés au saumon et à la viande, ainsi que les tartes meringuées, surtout celles au butterscotch. Il arrivait même qu’ils fournissent un restaurant à l’occasion.

De bons souvenirs

Lise Mathieu, se désole de la démolition à venir de la résidence de son enfance. Un premier bâtiment est déjà tombé sous les assauts de la pelle mécanique. «Ça me fait beaucoup de peine. Ce ne sera plus le quartier que nous avons connu. Mes frères, Serge et Yvan, ne sont pas capables de voir la démolition. Nous avons vécu beaucoup de beaux souvenirs. Ma petite soeur, Sylvie, y a vécu ses plus beaux souvenirs d’enfance», mentionne-t-elle.

«Les samedis soirs, les femmes venaient avec leurs cavaliers et venaient manger une pointe de tarte. C’était leur sortie de la fin de semaine. Il y avait aussi beaucoup d’Américains qui venaient l’été», se remémore Mme Mathieu. Il arrivait même que les tartes se vendent par caisse.

M. Mathieu accueillait également des clients qui s’installaient au fond de l’établissement pour jouer au billard. Souvent, ils restaient même après la fermeture. «Mon père leur faisait confiance. S’ils voulaient quelque chose à manger, ils le prenaient et laissaient l’argent sur le comptoir», précise la fille du restaurateur.

Elle se rappelle aussi que son père faisait beaucoup pour ses enfants. Il avait entre autres transformé la section casse-croûte en salle de jeu. «Je pouvais jouer à la poupée avec les autres filles du quartier. Puis, les poupées ont fait place à une table de ping-pong et à un tourne-disque. On se réunissait pour danser. Nous avions beaucoup de plaisir», relate Mme Mathieu.

De plus, Joseph Mathieu et Gabrielle Roy n’hésitaient pas à venir en aide aux autres, notamment lorsqu’une famille était victime d’un incendie. «Mes parents leur offraient de la nourriture», mentionne Lise Mathieu. Elle ajoute que les jeunes hommes venaient régulièrement raconter leurs mauvais coups à son père qui leur conseillait d’arrêter avant de se faire prendre. Ils venaient aussi présenter leur petite amie à sa mère pour avoir son opinion.

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Joseph Mathieu et Gabrielle Roy.