Wall Street, un oeil sur les tensions sino-US, se replie

by

Le Dow Jones fléchit de 0,55% à 25’261 points peu après 16h.

Wall Street se repliait peu après l’ouverture vendredi, prudente en attendant une conférence de presse de Donald Trump sur la Chine et après de nouveaux indicateurs reflétant la sévérité du choc généré par la pandémie de coronavirus.

Vers 14H15 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, reculait de 0,55% à 25’261,00 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 0,19% à 9’351,63 points après avoir entamé la séance dans le vert.

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, perdait 0,40% à 3’017,47 points.

Wall Street avait terminé dans le rouge jeudi, fragilisée en toute fin de séance par la crainte d’une montée des tensions sino-américaines: le Dow Jones avait reculé de 0,58% et le Nasdaq de 0,46%.

«Le marché reste sur ses gardes avant la conférence de presse du président Donald Trump alors que les tensions entre les deux premières puissances économiques mondiales s’intensifient», remarquent les analystes de Charles Schwab.

Après les vives tensions commerciales déclenchées peu après l’arrivée au pouvoir de M. Trump, les contentieux entre les deux pays se multiplient, entre le Covid-19, les Ouïghours, Taïwan, Hong Kong etc.

Sans donner de détails, le locataire de la Maison Blanche a annoncé jeudi qu’il annoncerait vendredi «ce que nous allons faire vis-à-vis de la Chine».

«Il n’y a pas beaucoup de conviction de la part des investisseurs car ils ne savent pas ce que le président va dire», remarque Patrick O’Hare de Briefing.

«Il pourrait décider de frapper fort et révoquer le statut spécial accordé par les Etats-Unis à Hong Kong. Il pourrait pencher pour une action intermédiaire et annoncer des sanctions contre des officiels chinois liés aux atteintes aux droits de l’Homme infligées aux Ouïghours. Il pourrait adopter une approche conciliante en menacant de prendre des mesures mais en ne les mettant pas en oeuvre», explique le spécialiste. «Il n’y a vraiment pas moyen de savoir.»

Aucun horaire spécifique n’a été annoncé par la Maison Blanche. Le président américain a pour sa part juste tweeté vendredi «CHINA!» sans aucune autre précision.

Trump contre Twitter

Les indicateurs du jour continuaient pour leur part à montrer les effets des restrictions imposées pour enrayer la propagation de la maladie Covid-19 sur l’économie, avec notamment une chute des dépenses des ménages de 13,6% en avril.

Si les salaires et autres compensations ont reculé, les revenus des ménages ont dans le même temps augmenté de 10,5% grâce aux diverses aides apportées par les autorités.

L’activité économique dans la région de Chicago, à forte dominante manufacturière, est tombée en mai à son niveau le plus bas depuis 1982.

Signal encourageant toutefois, la confiance des consommateurs évaluée par l’Université du Michigan repart en légère hausse en mai.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait, évoluant à 0,6770% contre 0,6900% jeudi soir.

Parmi les valeurs du jour, Twitter perdait 3,12% alors que les tensions avec Donald Trump se poursuivent.

Le réseau social est de nouveau intervenu directement sur un tweet du président américain vendredi, signalant comme une «apologie de la violence» un message sur les affrontements de Minneapolis.

Le compte officiel de la Maison Blanche a dans la foulée tweeté ce même message.

Le constructeur automobile General Motors reculait de 2,01%. Il a indiqué jeudi soir que la reprise progressive de la production dans ses usines se déroulait bien et qu’il prévoyait d’accélérer à partir de lundi l’activité, notamment sur trois sites produisant des SUV et sur trois sites produisant des pick-up.

La chaîne de magasins en gros Costo reculait de 1,44% après avoir pourtant fait part d’une hausse de ses ventes de 9,6% sur les trois mois se terminant au 5 avril.

Le groupe, qui a profité au début de la mise en oeuvre des mesures de confinement de la ruée des Américains vers l’achat massif de papier toilette, de bouteilles d’eau ou de produits d’épicerie, a aussi souligné que ses ventes avaient reculé au mois d’avril.