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Prisée pour son réseau routier et ses grands espaces, Lomme est le gros point de chute des gens du voyage dans la métropole lilloise où toutes les communes ne respectent pas la loi Besson. PHOTO BAZIZ CHIBANE

Gens du voyage : excédé, le maire de Lomme interpelle Christophe Castaner

C’en est trop pour le maire de Lomme. Jeudi soir, un face-à-face tendu a eu lieu entre la police et des gens du voyage qui tentaient de s’installer au parc urbain. La ville venait de le remettre en état après le passage chaotique d’un autre groupe. Très prisée par les familles nomades pour ses espaces verts et ses parkings, la ville de Lomme subit chaque année une centaine d’installations sauvages.

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« Le nombre d’occupations illégales chaque année rend la situation exceptionnelle, et elle mérite un traitement exceptionnel. »

En 2018, presque jour pour jour, une centaine d’habitants de Lomme avaient répondu à l’appel du maire Roger Vicot en allant manifester devant la préfecture pour dénoncer l’installation massive de gens du voyage dans la commune. Et appeler l’État et les collectivités à leurs responsabilités dans l’aménagement de terrains conformément à la loi Besson (1990).

Face à l’afflux de caravanes au stade des Ormes, le club d’athlétisme avait été contraint d’annuler tous ses entraînements et son meeting annuel. Cette année-là, la ville a recensé 187 installations dans le domaine public ou privé. Du jamais vu.

Deux ans plus tard, le sujet est toujours aussi sensible à Lomme où la mairie est constamment sur le qui-vive. Selon Roger Vicot, 80 % des expulsions réalisées chaque année dans la métropole lilloise ont lieu dans sa ville (dotée d’une aire d’accueil depuis 1991). Ces dernières semaines, les installations sauvages se multiplient : zone du Grand But, parc urbain, stade Charles-Gide, rond-point des impôts, rue Jules-Guesde.

Près de 500 000 euros de frais

« C’est insupportable », s’indigne Roger Vicot. Qui insiste pour « faire la part des choses entre la problématique de l’accueil des gens du voyage et la délinquance qui sévit chez une minorité d’entre eux ».

À l’exaspération des commerçants et de la population s’ajoutent les dégâts que la ville doit prendre en charge. Au parc urbain, plusieurs tonnes de gravats et d’amiante ont dû être évacuées après le départ d’une communauté. Comment sont-elles arrivées là ? « Ces personnes louent des bennes à des particuliers qui font des travaux et déversent ensuite les gravats dans la nature. » L’évacuation des déchets par une entreprise spécialisée et l’ensemble des dégradations ont coûté plus de 45 000 € à la collectivité. En deux ans, la ville a dépensé près de 500 000 € dans l’installation de blocs de béton, de portiques et la remise en état des lieux de séjour.

Monsieur le ministre…

Dans ce contexte, Roger Vicot a adressé un courrier à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, en l’interpellant sur le manque d’effectifs qu’on lui opposerait régulièrement face à ces occupations illégales : « Le nombre d’occupations illégales chaque année rend la situation exceptionnelle, et elle mérite un traitement exceptionnel. Le cas de Lomme doit ainsi être traité systématiquement en priorité, en termes de délais et de mobilisation des effectifs. »

Jeudi soir, il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour empêcher une nouvelle installation des gens du voyage au parc urbain qui va rouvrir au public ce week-end. Le directeur départemental de la sécurité publique s’est rendu en personne sur les lieux. Dix-sept caravanes en provenance de Templemars auraient voulu en découdre. Bilan : trois interpellations.