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L’annonce du plan d’économies chez Renault suscite beaucoup d’inquiétudes à l’usine Georges-Besse de Douai. PHOTO MATTHIEU BOTTE

À Douai, les réactions au plan d’économies chez Renault: «C’est inhumain de nous laisser comme ça»

L’officialisation ce vendredi matin par Renault d’un plan d’économies qui impacte les sites de Douai et Maubeuge suscite colère et incompréhension chez les syndicats. Concernant l’usine Georges-Besse, on n’en sait pas beaucoup plus. Et cela ne fait qu’accentuer la grande inquiétude des salariés.

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L’information qui filtrait depuis plusieurs jours est donc officielle. Renault a confirmé ce vendredi que son plan d’économies (plus de deux milliards d’euros sur trois ans) allait impacter ses sites de Douai et Maubeuge. Le constructeur automobile annonce « la création d’un pôle d’excellence optimisé des véhicules électriques et utilitaires légers dans le nord de la France  » qui devrait impliquer le transfert de la production des utilitaires Kangoo de Maubeuge à Douai. Le tout avec une promesse de « concertation approfondie ». Mais sans plus de précision, notamment sur les modalités de mise en œuvre. Et c’est bien là qu’est l’immense frustration du jour chez les salariés et les syndicats.

« Incompréhension totale » selon la CGT

« Il n’y a malheureusement pas de surprise concernant le plan qu’on condamne fermement dans son ensemble, avec notamment la fermeture de Choisy. Mais pour ce qui nous concerne à Douai et Maubeuge, c’est l’incompréhension totale, indique ainsi David Dubois (CGT). Il y a une grosse inquiétude pour les deux usines car d’un côté comme de l’autre on ne sait rien. Ça veut dire quoi un pôle d’excellence électrique ? Que deviennent les hommes ? »

« Ça va taper fort ! »

Cette absence d’information ajoute à l’insupportable pour le délégué syndical. « C’est inhumain de nous laisser comme ça. Les salariés pensaient avoir une réponse claire sur leur avenir. Ils n’ont rien », s’indigne-t-il en rappelant que les premières interrogations et le début de l’anxiété remontent à février. Selon lui, une « nouvelle casse sociale  » est programmée. « Si on traduit Renault, le but est de faire une seule usine avec deux. Et les sous-traitants ? Pour la région, c’est terrible. Ça va taper fort ! ».

S’il a bien entendu la promesse de dialogue, l’élu indique n’avoir pour l’heure aucun autre rendez-vous à Douai qu’un CSE extraordinaire à la mi-juin. « Il faut donc attendre encore pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés… Et nous le refusons catégoriquement. C’est du sadisme. Nous avons déjà indiqué à la direction que nous n’attendrions pas jusqu’à la mi-juin. Nous voulons des réponses en début de semaine prochaine. Sinon, nous nous réservons le droit de mener des actions très médiatiques. »

« Très déstabilisant » selon la CFDT

Du côté de la CFDT, c’est également « de la colère  » qui anime Anne-Marie Bouché. « Nous sommes très inquiets. Le virage électrique, on le connaissait déjà. Il est risqué. Mais là, nous n’avons aucune précision. C’est très déstabilisant pour les équipes. On n’a aucune autre visibilité que le CSE de la mi-juin. Et le sentiment général est qu’on ne peut pas se réjouir pour Douai alors qu’on tente de sacrifier Maubeuge. Nous n’acceptons pas ça. Ni les 4 600 emplois directs supprimés en France et tous ces emplois indirects qu’on ne sait pas chiffrer mais qui sont colossaux. C’est toujours pareil, derrière le discours officiel, on nous livre toujours des lendemains qui déchantent », s’émeut l’élue syndicale.

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