Carly Rae Jepsen, une lumière s’allume dans l’obscurité

La pop star canadienne a de la suite dans les idées et la face B de l’album « Dedicated », publiée il y a une semaine, propose autant de joyaux que son prédécesseur. Ça brille, et c’est salvateur en ces temps troublés.

Carly Rae Jepsen n’a rien à prouver. Alors que d’autres stars de la pop s’obstinent à travailler la façon d’améliorer leur image et leur style, l’objectif de la chanteuse canadienne est toujours resté limpide : elle veut nous faire danser, que l’on soit seul dans notre chambre ou en soirée avec les potes (mais surtout la première option).

Depuis son hit planétaire Call Me Maybe, en 2011, « CRJ » propose une musique qui déçoit rarement. Voire jamais. À l’instar d’Emotion Side B (2016), son nouvel effort est bien plus qu’une compilation de faces B recyclables. En même temps, après avoir écrit plus de deux cents chansons (!) en l’espace de quatre ans, il devait bien y avoir plus de joyaux que ceux qui ont trouvé leur place sur la Side A de l’album, sortie il y a un an.

Celui qui brille le plus est peut-être le morceau d’ouverture, This Love Isn’t Crazy, qui la voit unir ses forces à celles du méga-producteur Jack Antonoff. Mots tendres sur instrumentale luxuriante  : la piste réaffirme que la croyance de Carly Rae Jepsen dans l’idéal de l’amour est inébranlable. Et que cet amour est différent de tout ce qui a déjà pu exister : « I think nobody never felt this way » (« Je pense que personne ne s’est jamais senti ainsi »), chante-t-elle sur la brise de Felt This Way.

Mais il y a aussi des moments rafraîchissants comme Comeback, qui démontrent que l’auto-émancipation est une thématique de plus en plus répandue dans la musique de la jeune femme. Le Solo qui suit est aussi édifiant qu’un hymne pour célibataires, mais cette fois-ci, c’est l’auditeur qu’elle essaie de réconforter : « You shine bright by yourself dancing solo » (« Vous brillez en dansant seuls »).

Comme une boîte de bonbons

Malheureusement, quelques titres souffrent de la comparaison, car moins bien produits ou n’ayant pas ce petit twist que les meilleurs instants du disque ont à offrir. Loin d’être indispensable, Heartbeat est l’un de ces temps faibles, alors que le redondant Now I Don’t Hate California After All boucle le projet sans lui apporter le relief qu’il mérite.

Mais écouter Dedicated Side B, c’est comme ouvrir une boîte pleine de bonbons – certains seront moins à votre goût, mais cela ne les rend pas moins doux au palais pour autant. Et l’album offre plus qu’une simple ruée vers le sucre. Si How I’m Feeling Now de Charli XCX était un reflet fidèle des hauts et des bas que l’on peut traverser lors d’une période de confinement, Dedicated Side B estun aller simple vers un pays joyeux où l’on peut s’enfuir et oublier le reste pendant quelques minutes. Et en ce moment, c’est plus nécessaire que jamais.

Interscope Records, 10,99 €.