Mort d'Adama Traoré : une expertise écarte à nouveau les gendarmes
La dernière expertise médicale dans l'enquête sur la mort d'Adama Traoré lors d'une interpellation écarte à nouveau la responsabilité des gendarmes.
by Esther SerrajordiaPrès de quatre ans après la mort d'Adama Traoré, le jeune homme noir de 24 ans décédé lors d'une interpellation, l'enquête continue. La dernière expertise médicale exonère à nouveau la responsabilité de la technique d'interpellation des gendarmes dans son décès, a appris ce vendredi 29 mai l'AFP d'une source proche du dossier.
"Adama Traoré n'est pas décédé d'asphyxie positionnelle, mais d'un oedème cardiogénique", concluent les médecins. Leur expertise avait été ordonnée par les juges d'instruction chargés de cette affaire sensible, devenue un symbole des violences policières, après qu'un rapport médical réalisé à la demande de la famille avait balayé les conclusions de l'enquête et de la première expertise médicale.
Pour les proches et la famille d'Adama Traoré, cette expertise serait tronquée à cause d'un faux témoignage, révèle Franceinfo. Celui du témoin chez qui le jeune homme s'est réfugié alors qu'il était poursuivi par les gendarmes. Il a affirmé en 2016 qu'Adama était déjà essoufflé quand il est arrivé chez lui, qu'il respirait bruyamment et qu'il ne parvenait presque pas à parler.
Le témoin refuse d'être de nouveau entendu par la justice
Or, selon la partie civile, c'est en s'appuyant sur ce témoignage qu'une expertise a estimé qu'Adama Traoré était en état de détresse respiratoire avant son interpellation, alors même que les gendarmes affirment à l'inverse que le jeune homme n'avait aucun trouble physique avant d'être interpellé. La famille de la victime et son avocat, Yassine Bouzrou, demandent à ce que ce témoin soit à nouveau entendu par la justice, et posent la question de savoir s'il n'a pas été influencé par les gendarmes. Mais ce dernier refuse de témoigner une nouvelle fois.