Ottawa ouvert à permettre la réunification familiale entre le Canada et les États-Unis [VIDÉO]

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Ottawa est ouvert à réunir les familles séparées par la frontière canado-américaine, mais ce ne sont pas toutes les régions du pays qui se rallient à cette initiative.

Le premier ministre Justin Trudeau a révélé vendredi que son gouvernement est en discussions avec les provinces et les territoires pour assouplir certaines règles afin de permettre aux conjoints, aux parents et enfants de bénéficier de certains passe-droits à la frontière.

«Nous sommes en train de regarder comment nous pouvons faire une petite modification dans des situations de réunification de familles divisées pour des membres très proches de la famille», a-t-il déclaré lors d'un point de presse devant sa résidence, vendredi matin.

La frontière entre le Canada et les États-Unis est fermée depuis le 21 mars pour les déplacements jugés non essentiels. Elle le restera jusqu'au 21 juin.

Dans les dernières semaines, des médias ont fait état de nombreuses histoires de familles déchirées par cette mesure. Des femmes ont dû accoucher sans leur conjoint ou encore des parents en garde partagée sont séparés de leurs enfants depuis des mois.

M. Trudeau reconnaît que ce sont des «situations assez touchantes», mais il souhaite avoir l'opinion des premiers ministres des provinces et des territoires avant de prendre une décision. Ils ont abordé le sujet lors de leur discussion hebdomadaire, jeudi soir.

«J'ai entendu des voix qui étaient ouvertes à ça, d'autres qui ont des préoccupations et nous allons continuer nos discussions, nous allons continuer d'assurer que nous faisons les bonnes choses en gardant la santé, la sécurité des Canadiens en première ligne», a-t-il dit.

S'exprimant vendredi après-midi à Joliette, le premier ministre du Québec, François Legault, a dit que les opinions divergeaient selon la gravité de la situation au pays.

«Je vois qu'il y a comme deux tendances: les provinces à l'ouest, qui sont moins touchées, voudraient qu'on ouvre davantage et plus rapidement les frontières et les provinces plus à l'est, l'Ontario et le Québec entre autres, qui sont plus touchées, nous, on voudrait attendre encore quelques mois avant de permettre à des touristes par exemple qui viennent en famille de venir rentrer au Québec», a-t-il affirmé.

Tensions raciales

Le premier ministre a profité de la fin de son point de presse pour faire le point avec les Canadiens qui regardent «avec stupéfaction et horreur ce qui se passe aux États-Unis».

Des émeutes ont lieu au sud de la frontière depuis la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans qui semble avoir été asphyxié par un policier blanc lors de son arrestation, selon une vidéo qui circule et qui montre la scène qui s'est déroulée lundi à Minneapolis.

Le policier impliqué dans la mort de M. Floyd a été arrêté dans la journée de vendredi.

D'un air sobre, M. Trudeau a dit que le Canada n'est pas à l'abri du racisme et de la discrimination.

«Nous nous devons de faire mieux, que ce soit du racisme anti-noir, que ce soit du racisme anti-asiatique, de la discrimination systémique, nous avons du travail à faire ici et nous nous devons, aujourd'hui et à tous les jours, d'être là les uns pour les autres», a-t-il déclaré.

Aide aux Autochtones

Ottawa annonce 650 millions $ pour aider les communautés autochtones à traverser la crise de la COVID-19, dont 285 millions $ qui seront investis dans les soins de santé et 270 millions $ en supplément au Programme d'aide au revenu dans les réserves.

Ce sont 85 millions $ qui seront consacrés pour construire et couvrir les frais de 12 nouvelles maisons d'hébergement pour les femmes autochtones.

Le ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, estime qu'il y a des nouvelles encourageantes dans les communautés autochtones à travers le pays, mais dit qu'il faut rester vigilant parce que «la menace d'une deuxième vague est très réelle».

En date de jeudi, il y avait 176 cas rétablis sur 214 tests positifs de la COVID-19 dans les réserves autochtones et aucun cas au Nunavik, dans le nord du Québec.

Croisières interdites

Le ministre des Transports, Marc Garneau, a pour sa part annoncé que le Canada prolonge l'interdiction des navires de croisière dans les eaux canadiennes au moins jusqu'au 31 octobre.

La circulation des navires de plaisance d'une capacité de plus de 12 personnes continuera d'être interdite dans les eaux côtières de l'Arctique jusqu'au 31 octobre également.

Tous les autres navires de passagers devront respecter les exigences des autorités locales quand elles reprendront les activités, à partir du 1er juillet.

M. Garneau reconnaît que ces décisions auront des impacts importants pour l'industrie touristique cet été, mais a relayé toutes ces questions à ce sujet à sa collègue Mélanie Joly. Le bureau de cette dernière a invité les entreprises touchées à se tourner vers le Fonds d'aide et de relance régionale (FARR).

Nombre de cas

Il y a eu plus de 1 593 000 tests administrés au Canada jusqu'à maintenant, dont quelque 22 300 par jour dans la dernière semaine. Environ 5 % d'entre eux ont détecté la maladie.

Jusqu'à maintenant, on a recensé 89 340 cas confirmés ou probables dans l'ensemble du pays. La COVID-19 a provoqué la mort de 6979 Canadiens.

Distribution des cas au pays, selon les plus récents bilans provinciaux et territoriaux: 

À ces bilans provinciaux et territoriaux s'ajoutent les 13 cas, tous guéris, chez les passagers rapatriés du navire de croisière Grand Princess le 10 mars.

CPAC