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Quand Uber envoie des milliers de vélos Jump en bon état à la ferraille
© PHILIP PACHECO - AFP

Quand Uber envoie des milliers de vélos Jump en bon état à la ferraille

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Avec le confinement, les géants américains des nouvelles technologies sont ébranlés sur leurs fondations. Uber est de ceux-là. Pour le leader mondial de la réservation de voitures de tourisme avec chauffeur, il est temps de se recentrer sur ses activités les plus rentables… et la location de vélos en libre-service n’en fait pas partie.

Uber a ainsi présenté début mai un accord avec la start-up californienne Lime. Celle-ci rachète le service de vélos et de trottinettes en libre-service "Jump" qui appartenait à Uber depuis 2018.

Lime, déjà actif dans le secteur partout dans le monde, hérite donc d’un gigantesque parc de vélos. Mais tous ne seront pas déployés dans les rues. Uber a en effet décidé d’en détruire plusieurs milliers.

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des centaines de bicyclettes alignées dans une casse de Caroline du Nord. Une pince mécanique les saisit pour les déverser dans un camion. Entre 20.000 et 30.000 exemplaires seraient concernés, selon les sources.

Des vélos se sont mêmes retrouvés dans une décharge de la banlieue de Montréal. "J’ai voulu acheter deux vélos pour 100 $, mais [le ferrailleur] m’a dit qu’il ne pouvait pas en raison d’une entente confidentielle", rapporte un témoin cité par TVA Nouvelles.

Pourquoi ne pas distribuer tous ces engins à ceux qui en auraient besoin, surtout à l’heure du déconfinement où les vélos sont particulièrement prisés par ceux qui cherchent une alternative aux transports en commun ?

"Nous avons envisagé de donner les anciens modèles de vélo, mais étant donné des problèmes de maintenance, de fiabilité, de sécurité et de [l’absence de] chargeurs grand public, nous avons décidé qu’il était mieux de les recycler", déclare Uber dans un communiqué.

Plusieurs versions du vélo

Ce ne serait pas la seule raison. Le site bikesharemuseum, qui a investigué sur le sujet, pointe un autre élément. Il existe en réalité plusieurs générations de vélos Jump. Lime n’a hérité que d'une partie, dont les plus récents. Et n'a pas (encore) prévu de les mettre à ses couleurs si on en croit ce communiqué de presse de Lime annonçant le retour des vélos rouges dans les rues de Denver.

La dernière version du vélo et l’informatique pour le faire fonctionner étaient toujours en cours de développement quand Uber a vendu l’entreprise. A charge de Lime de tout mettre au point et d’intégrer ces nouveaux véhicules à son système.

"Cela pourrait prendre des mois, si pas plus, avant que Lime reprenne le contrôle [logiciel] sur le vélo, sans compter les défauts que les concepteurs originaux n’avaient pas eux-mêmes repérés", note bikesharemuseum.com