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Les taxis s'équipent notamment avec des plexiglass pour sécuriser clients et chauffeurs
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Toujours pas de réelle reprise pour le secteur des taxis qui souffre à Bruxelles

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Malgré le début de déconfinement, le secteur des taxis continue de souffrir. Faute de clients, A peine 20 pourcents des voitures circulent à Bruxelles. Le secteur espère de nouvelles mesures d’accompagnement et tente en même temps de convaincre la clientèle revenir dans des taxis. Mais pour l’heure, pas de reprise, à peine un léger frémissement.

Actuellement, nous tournons à 20-25 pourcents d’un volume d’activité normal

Au cœur de la centrale téléphonique des Taxis Verts, moins de personnel. Ici aussi il a fallu mettre des travailleurs en chômage temporaire. Il faut dire que le nombre de commande a été divisé par 5 depuis le début du confinement. Les Taxis Verts enregistrent aujourd’hui entre 1200 et 1400 commandes chaque jour contre 6000-7000 en temps normal. " Nos volumes se sont effondrés. Alors certes, depuis le début du déconfinement, on constate que la courbe s’inverse tout doucement. Mais le rattrapage est très très lent. Actuellement, nous tournons à 20-25 pourcents d’un volume d’activité normal " précise Jean-Michel Courtoy, administrateur délégué des Taxi Verts. " Par ricochet, nous subissons la fermeture du secteur Horeca. On ne travaille quasi plus la nuit. A cela s’ajoute l’absence de clientèle internationale, de touristes. Et puis, il y a ce sentiment d’insécurité général contre lequel il faut lutter. Et c’est tout l’enjeu de notre action Safe Taxi ".

Pas d'autre choix que de rouler

Sur la route, Alfredo Martinez, chauffeur indépendant, constate les dégâts. " Je fais le taxi depuis un quart de siècle et je n’ai jamais vu ça. Aujourd’hui moi je suis obligé de rouler pour tenir mais ce n’est pas rentable. Il faut payer la voiture, payer les assurances plus tout un tas de frais fixes. Quand vous additionnez tout et que vous faites les comptes, il vous reste très très peu. Moi j’ai de la chance parce que ma femme a un salaire mais il y en a qui ne vont pas tenir le coup ".

Les voitures au garage

D’autant que la reprise s’annonce très lente. Sam Bouchal d’une des fédérations de taxis (Brussels Taxi Fed) et patron d’une petite société qui compte 7 véhicules a mis tous ses employés au chômage temporaire. Car aujourd’hui, vu le peu de clients, pour lui ça coûte plus cher de faire rouler ses taxis que de les laisser au garage. " On peut déjà oublier cette année 2020. Ça ne risque pas d’aller mieux avant la fin de l’année. Or les exploitants, ils naviguent avec une trésorerie de quinze jours un mois grand maximum et aujourd’hui certains ne rentrent plus rien. A l’heure de passer à la caisse pour les charges sociales, ça risque de faire mal. Moi je pense qu’au niveau du gouvernement il faut prendre conscience de l’enjeu et se dire que si on ne veut pas avoir une hécatombe et des faillites, il faut réfléchir à un plan d’accompagnement sérieux ".

Le gouvernement bruxellois a déjà octroyé une prime de 3000 euros aux exploitants pour un budget estimé à 4 millions 500 mille euros. Il a également supprimé la taxe régionale taxi. Deux mesures saluées, mais jugées insuffisantes par le secteur.