A Clermont-Ferrand, le contrecoup de la crise sur les faillites d'entreprises risque d'arriver au second semestre
Les dispositifs d’accompagnement permettent aux entreprises de tenir le choc. Mais les défaillances pourraient intervenir au second semestre.
Au sein du tribunal de commerce de Clermont-Ferrand, l’impact de la crise sanitaire sur les défaillances d’entreprises n’est pas encore tangible. Le nombre de procédures collectives (sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire) et préventives (mandat ad hoc et conciliation) déposées auprès du greffe depuis la mi-mars est peu élevé. Bien moins qu’il y a un an.
Moins qu’en 2019 !
En mars et avril 2020, il y a eu au greffe 37 (29 en mars et 8 en avril) dossiers de procédure collective ouverts (dont 22 liquidations judiciaires). Par comparaison, en mars et avril 2019, le nombre de dossiers ouverts s’élevait à 66 (42 et 24) !
La batterie de mesures enclenchées par l’Etat - activité partielle permettant la prise en charge des salaires, décalage du paiement des charges sociales et fiscales, emprunts et crédits-bails, prêt garanti par l’Etat - a eu pour effet de décaler les difficultés.
Risque de défaillances au second semestre
Mais, dans les mois qui viennent, les entreprises risquent d’être de plus en plus nombreuses à enclencher une demande de cessation de paiements, comme l’illustre la récente demande de dépôt de bilan de la librairie Gibert Joseph, à Clermont-Ferrand.
Les sociétés n’ayant plus aucun actif disponible ne seront plus en mesure de faire face à leur passif exigible (salaires des employés, loyers, remboursements d’emprunt, échéances de crédit-bail, factures des fournisseurs, etc.). L’un des secteurs les plus à risque est celui des bars-restaurants-hôtellerie.
La conciliation, pour éviter le pire
Mandataire judiciaire à Clermont-Ferrand et spécialiste du traitement des difficultés des entreprises, Raphaël Pétavy rappelle qu’il existe des outils destinés à éviter les faillites, comme la prévention. « Quand une entreprise a des difficultés, elle peut se tourner vers le tribunal de commerce qui va désigner un conciliateur chargé d’obtenir un accord pour l’étalement des dettes. C’est un dispositif léger et souple mais, malheureusement, pas assez connu, notamment par les petits commerçants et les TPE. »
Nicolas Faucon