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Une agence de Pôle emploi, le 3 janvier 2019 à Montpellier. © AFP (archives)

Covid-19 : faillites et suppressions d'emplois menacent la France

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Après la crise sanitaire, la crise économique. Après des mois de confinement pour endiguer l'épidémie de Covid-19, des entreprises quasi à l’arrêt vont devoir faire face à une restructuration de leur personnel. Selon les résultats d'une enquête réalisée par StaffMe, start-up spécialisée dans la mise en relation entre entreprises et indépendants, et publiés par Le Parisien, 22 % des entreprises interrogées envisagent de licencier.

Les secteurs du marketing et événementiel, la restauration-hôtellerie-tourisme ainsi que la mobilité et les transports seraient les plus concernés. À l’inverse, les secteurs de la vente en ligne, du commerce alimentaire, de la formation et de la logistique sont davantage épargnés par la crise, nuance l’étude.

Pour l'heure, les réductions d’effectifs passent surtout par le non-renouvellement de CDD et l’annulation ou le report d’embauches prévues. "Le licenciement demeurant marginal bien qu’en légère progression", note une étude de la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Mais la vague de licenciements commence à arriver, comme le laissent présager les annonces de plan social dans plusieurs entreprises.

Sur les 14 sites industriels du groupe en France, un seul site est concerné à l'horizon 2022 : celui de Choisy-le-Roy (Val-de-Marne). L'activité de recyclage doit être transférée à Flins (Yvelines), qui compte 2 600 salariés. Renault, qui souffre de surcapacités de production, doit supprimer au total 15 000 postes dans le monde.

La marque de chaussures André, 600 salariés, a été retenue comme la première entreprise victime du nouveau coronavirus. L'enseigne plus que centenaire, rachetée un an et demi plus tôt par Spartoo, a été placée en redressement judiciaire le 1er avril. Le PDG du site de vente en ligne, Boris Saragaglia, a pointé une multiplication des crises : "Gilets jaunes", grèves "en pleine période de soldes en janvier" et Covid-19.

L'entreprise de prêt-à-porter Camaïeu, qui compte 3 900 salariés, est mise en redressement judiciaire depuis le 26 mai avec une période d'observation de six mois par le tribunal de commerce de Lille. Le gouvernement dit chercher un repreneur.

Même combat chez Naf Naf, en redressement judiciaire depuis le 15 mai. L'entreprise, rachetée voilà deux ans à Vivarte par un consortium mené par le groupe chinois La Chapelle, compte 1 170 salariés. Deux offres de reprises seront étudiées début juin.

Début avril, le parc d'attractions annonçait rompre les contrats de 350 artistes et techniciens recrutés début 2020. Le parc d'attraction, fermé au public depuis le 16 mars, a ensuite précisé vouloir les faire bénéficier du chômage partiel.

"C’est un traumatisme pour l’entreprise", a déclaré en mai le directeur général de Airbnb en France, Emmanuel Marill, dans les colonnes du quotidien Le Parisien. Ce plan devrait se traduire par la suppression d’un quart de ses effectifs dans le monde, soit 1 900 salariés. Il "touche différemment les 24 pays du monde dans lesquels Airbnb a des équipes". Selon lui, "il est trop tôt" pour savoir quel sera l'ampleur de son impact en France.

Dans un "plan de transformation et de reconquête post-Covid", NextRadioTV, la maison mère de RMC, de BFMTV et de leurs déclinaisons, prévoit de diviser par deux le recours aux intermittents, aux pigistes et aux consultants et de "mutualiser les fonctions supports". Un plan de départs volontaires est envisagé dans un premier temps.

En raison de la baisse des bénéfices et d'une conjoncture industrielle bien particulière, le groupe britannique va supprimer 2 600 emplois dans les 18 prochains mois dans sa division aéronautique, sur un effectif global de 55 000 salariés dans le monde.

En France, où le groupe est localisé dans les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, entre 3 000 et 5 000 emplois pourraient être concernés dans les prochaines années.