Mi-séance Paris : fin de semaine plus compliquée pour le CAC40
by Jean-Baptiste AndréMi-séance Paris : fin de semaine plus compliquée pour le CAC40
(Boursier.com) —
LA TENDANCE
La nervosité est à nouveau présente dans les salles de marché en cette fin de semaine. Après quatre séances de forte hausse, le CAC40 redonne 0,66% à 4.740 points à la mi-journée sur fond de retour au premier plan des tensions entre les deux premières puissances mondiales. Donald Trump devrait annoncer cet après-midi des mesures de rétorsion contre Pékin après que le parlement chinois eut approuvé à une écrasante majorité le projet de loi sur la sécurité nationale dans l'ex-colonie britannique, qui permet à la Chine d'affirmer un peu plus son autorité sur le territoire.
Le président américain fait d'ailleurs beaucoup parler puisqu'il est également au coeur d'une nouvelle bataille avec les réseaux sociaux, Twitter en tête. Le locataire de la Maison Blanche, qui accuse ces entreprises d'être de parti pris contre les conservateurs sans avancer de preuve, a signé hier soir un décret qui facilitera les poursuites judiciaires contre les sites web et les sociétés technologiques. "Je signe un décret pour protéger et faire respecter le droit à la liberté d'expression du peuple américain. Actuellement, les géants des médias sociaux comme Twitter bénéficient d'une protection sans précédent en matière de responsabilité, basée sur la théorie qu'ils sont une plateforme neutre, ce qu'ils ne sont pas", a ainsi déclaré Donald Trump.
Sur le front macroéconomique, l'Insee a revu en légère hausse son estimation de (dé)croissance pour le premier trimestre. Le PIB s'est en effet contracté de 5,3% sur les trois premiers mois de l'année contre un repli de 5,8% annoncé initialement. Dans la zone euro, l'inflation est tombée sur un plus bas de quatre ans en mai, à 0,1%.
Outre-Atlantique, le programme est chargé ce vendredi avec les revenus et dépenses des ménages d'avril (14h30), la balance commerciale d'avril (14h30), l'indice manufacturier PMI de Chicago de mai (15h45) et l'indice du sentiment des consommateurs mesuré par l'Université du Michigan (16h00).
VALEURS EN HAUSSE
*Onxeo flambe à nouveau de 22% à 0,92 euro. La biotech spécialisée dans le développement de médicaments innovants en oncologie a reçu une bonne nouvelle puisque son étude REVocan de phase 1b/2 visant à évaluer l'effet d'AsiDNA dans le traitement du cancer de l'ovaire a reçu l'approbation de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et du comité de Protection des Personnes (CPP).
* Miliboo s'envole de 18,5% à 2,34 euros après avoir fait état d'un chiffre d'affaires annuel de 29,9 ME, en croissance organique de 30,3%. Le groupe, qui continue d'observer en ce début d'exercice une croissance de ses ventes similaire à celle enregistrée au mois d'avril, a obtenu un prêt garanti par l'État (PGE) de 4,4 millions d'euros. Au niveau des résultats, Miliboo a confirmé avoir poursuivi son travail d'optimisation de ses coûts avec l'objectif d'atteindre " à terme " l'équilibre opérationnel. GreenSome Finance maintient son conseil 'achat' sur la valeur avec un objectif ajusté de 4,17 à 3,7 euros à la suite de la baisse des comparables.
* Dontnod Entertainment prend 2,6% à 15,7 euros. Le studio français indépendant de création et de développement de jeux vidéo renforce sa capacité de production avec la création, en juin 2020, d'une filiale à Montréal.
* Carrefour remonte de 1,5% à 13,6 euros. AphaValue a réitéré son conseil 'achat' sur le distributeur avec un objectif ajusté de 18 à 18,1 euros.
* Ipsen grignote 0,1% à 72,1 euros, les investisseurs saluant l'arrivée de David Loew à la tête du groupe. L'ex-directeur général de Sanofi Pasteur Vaccins occupera le poste de directeur général et sera donc membre du Conseil d'administration d'Ipsen. Sa prise de fonction sera effective à compter du 1er juillet. Ipsen avait annoncé en décembre dernier le départ surprise de son directeur général, David Meek, pour FerGene, une coentreprise entre Blackstone Life Sciences et Ferring Pharmaceutical. A la suite de cette annonce, Morgan Stanley reste à 'surpondérer' sur la valeur avec un objectif de 88 euros.
VALEURS EN BAISSE
* Renault recule de 6,3% à 20,5 euros après la présentation de son plan de restructuration. Très attendu, le plan a pour objectif une économie de plus de 2 milliards d'euros sur 3 ans et doit constituer les bases d'une nouvelle compétitivité. Le constructeur va notamment supprimer près de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France. Outre cette réduction des effectifs, le projet s'appuie sur l'amélioration de l'efficacité et la réduction des coûts de l'ingénierie, en bénéficiant des acquis renforcés de l'Alliance pour environ 800 ME ; l'optimisation de l'appareil industriel pour environ 650 ME ; l'efficience accrue des fonctions supports pour environ 700 ME ; et le recentrage des activités pour une meilleure allocation des ressources.
* CGG chute de 7,3% à 0,98 euro avec TechnipFMC (-4,1% à 6,8 euros) et Vallourec (-5,7% à 32,2 euros) dans le sillage des cours du brut.
* Airbus cède 3,6% à 58 euros. S&P a réduit hier soir la note crédit long terme du groupe de 'A+' à 'A' tout en maintenant la perspective associée à 'négative'. L'agence s'attend à ce qu'Airbus enregistre une baisse de 30% de ses revenus en 2020, voit sa rentabilité fortement s'affaiblir et brûle jusqu'à 12 milliards d'euros de cash en raison de la crise sans précédent qui frappe le secteur aéronautique. "La demande de nouveaux avions sera plus faible au cours des deux ou trois prochaines années, ce qui obligera Airbus à réduire ses taux de production", souligne S&P.
* Europcar Mobility Group (-2,2% à 1,6 euro). S&P Global Ratings a dégradé la note crédit long terme de la société de 'B-' à 'CCC+' tout en maintenant la perspective associée à 'négative'. L'agence estime que le loueur de voitures pourrait connaître une baisse significative de ses revenus, jusqu'à 50% en 2020 et 25% en 2021, par rapport aux 3 milliards d'euros générés en 2019, en raison d'une forte contraction de la demande de location de véhicules dans le contexte de perturbations liées au Covid-19.
* EssilorLuxottica (-1,6% à 117,8 euros) a réalisé hier avec succès le placement d'une émission d'obligations d'un montant total de 3 milliards d'euros avec des maturités de 3,6 ans, 5,6 ans et 8 ans, assorties respectivement d'un coupon de 0,25%, 0,375% et 0,5% avec un rendement moyen de 0,46%. Le livre d'ordres final a atteint presque 11 milliards d'euros, attirant des investisseurs institutionnels de premier rang et démontrant une confiance élevée dans le modèle économique et le profil de crédit d'EssilorLuxottica.
* Sanofi (-0,6% à 88 euros) a désigné quatre nouveaux membres au sein de son Comité Exécutif. Ces nominations viennent compléter les changements d'organisation apportés en février dernier, afin de resserrer l'équipe dirigeante de Sanofi. L'équipe au complet du Comité Exécutif de Sanofi comprend désormais les quatre dirigeants des entités commerciales globales de l'entreprise (Sanofi Genzyme, Sanofi Pasteur, Médecine générale and Santé Grand Public) ainsi que les dirigeants Monde de la Recherche et du Développement, des Affaires industrielles, des Finances, des Ressources humaines, des Affaires juridiques et du Digital.