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De l'hydroxychloroquine (illustration)Crédit : GERARD JULIEN / AFP

Coronavirus : l'étude incriminant la chloroquine inquiète des scientifiques

Des dizaines de scientifiques, dont certains doutent de l'efficacité de la chloroquine contre la Covid-19, mettent en cause l'étude publiée dans "The Lancet" qui incrimine ce traitement.

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On pensait le traitement de la Covid-19 par l'hydroxychloroquine définitivement enterré... Et voilà que des scientifiques relancent le débat. Dans une lettre ouverte, des dizaines de spécialistes expriment leur "inquiétude" sur les méthodes de la vaste étude parue dans The Lancet. Les résultats de cette dernière ont conduit à limiter drastiquement l'usage de la chloroquine.

Cette étude, publiée le 22 mai, est basée sur des données récoltées auprès d'environ 96.000 patients de 671 hôpitaux. Elle compare l'état des patients traités à l'hydroxychloroquine avec ceux qui n'en ont pas reçu. Elle conclut que l'hydroxychloroquine ne serait pas efficace contre la Covid-19, et même néfaste.

Ce jeudi 28 mai au soir, les auteurs de la lettre ouverte ont exprimé "des inquiétudes liées à la méthodologie et à l'intégrité des données", après un examen minutieux de cette étude. Ils listent de nombreux points qui posent problème, de l'absence d'accès aux données à l'absence d'"examen éthique."

Des signataires de tous les horizons

Les signataires de l'étude sont divers. Ce sont des cliniciens, des statisticiens et autres chercheurs du monde entier, de Harvard à l'Imperial College de Londres. On y trouve le Français Philippe Parola, collaborateur du Pr Didier Raoult à Marseille, promoteur français de l'hydroxychloroquine qui a largement contribué à populariser ce traitement.

Mais tous ne sont pas des fervents défenseurs de ce traitement. "J'ai des doutes sérieux sur les bénéfices d'un traitement à la chloroquine/hydroxychloroquine (...), mais je crois que l'intégrité de la recherche ne peut pas être invoquée uniquement quand un article ne va pas dans le sens de nos préconceptions, a commenté sur Twitter le Pr François Balloux, de l'University College de Londres. C'est avec le cœur lourd que j'ai ajouté mon nom à la lettre ouverte."