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Edito : La F1 en mode survie
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Edito : écuries aux abois, calendrier bancal, la F1 en mode survie

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Je vous le laissais sous-entendre la semaine dernière, le Conseil Mondial de la Fédération Internationale Automobile a donc avalisé les mesures visant à donner un ballon d’oxygène à la Formule 1 qui souffre, comme tant d’autres disciplines ou domaines d’activités.

Ce sont les conséquences économiques non encore bien évaluées de ce tsunami nommé coronavirus.

Après le report du nouveau règlement technique en 2022, voici donc l’abaissement du budget plafond et d’autres adaptations du règlement visant à réduire les coûts. On savait depuis le début de la crise qu’il était urgent d’agir.

Des écuries aux abois

La semaine qui se termine vient encore souligner l’importance de ce que les responsables F1 appellent le “New Deal”. Pour les "insiders", pas vraiment de grande surprise de constater que plusieurs entités sont à la traîne.

Mais j'avoue que pour le public un rien plus profane, voir autant de groupes au bord du gouffre a de quoi susciter quelques questions.

Le Groupe McLaren qui annonce la suppression de 1200 postes dont 70 dans l’écurie F1.

Je me demande quel projet McLaren a bien pu vendre à Daniel Ricciardo pour le faire venir dans cette écurie bien en peine d’un point de vue financier.

Puis c’est Renault qui officialise un vaste plan d’économie de 2 milliards d’euros, tout en précisant néanmoins que l’engagement en F1 ne serait pas remis en cause.

L’annonce des nouvelles mesures adoptées par la FIA a certainement joué un rôle. Je pense aussi qu’il était loin d’être évident pour le constructeur français de se désengager, vu la teneur des accords signés avec la F1 lors de son retour dans la discipline.

Bottas plutôt qu'Alonso chez Renault ?

Dans ce contexte, je vois plutôt Renault lorgner vers un second pilote issu de la filière Maison ou du style de Valtteri Bottas, plutôt qu’un Fernando Alonso qui coûterait forcément plus cher.

Et voilà enfin la mythique écurie Williams, déjà exsangue depuis quelques années, qui perd un sponsor titre et reconnaît pour la première fois envisager la vente du team pour sauver ce qui peut l’être.

Mercedes dément de nouvelles rumeurs de départ

Et je ne parle pas des sempiternelles rumeurs de départ de Mercedes, encore démenties hier à la fois par le Groupe Daimler et Toto Wolff.

Toujours dans le même contexte, on sent l’impatience de reprendre à tout prix la compétition.

C’est compréhensible dans la mesure où sans Grand-Prix, il n’y a pas de rentrées financières suffisantes pour les teams, malgré les avances faites par Liberty. Mais il y a la manière.

La xième version du calendrier évoque désormais 8 Grand-Prix en 10 semaines pour débuter la saison. Avec deux courses en Autriche à une semaine d’intervalle et idem en Angleterre. Personnellement, je trouve que cela manque de sérénité.

Autant d’épreuves en si peu de semaines, c’est la garantie d’épuiser tout le monde avant d’aborder (peut-être) la seconde partie du championnat en dehors de l’Europe.

Des courses à huis-clos. Je comprends bien l’importance sanitaire et l’obligation de ne pas faire courir de risques.

Mais que ces Grand-Prix sans âme et sans public seront tristes et dénués de tout ce qui nous fait aimer la F1.

L'absence d'un patron

On sent qu’il manque un vrai leader à la tête de la F1, quelqu’un avec un cap précis donné aux troupes, qui serait parvenu à éviter toutes ces versions de reprise qui se sont répandues dans les médias depuis des semaines pour être ensuite balayées par d'autres.

Si j’avais un avis à donner, j’opterais pour une relance un peu décalée encore mais mieux répartie et surtout avec l’assurance de pouvoir poursuivre.

À quoi cela sert-il de goinfrer les amateurs par 8 courses sans public en 10 semaines, parfois avec des redites sur un même circuit, si c’est pour devoir stopper après parce qu’on est dans une nouvelle impasse...

Tout cela pour constater que comme d'autres sports également aux abois, la discipline reine du sport auto passe par des turbulences dont il faudra bien sortir...un jour ou l'autre...avec le moins de pertes possibles.