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Nicolas Lacombe a remercié les 1877 électeurs qui ont accordé confiance à sa liste (plus de 75 % des suffrages exprimés) /DDM

Nérac : installation mouvementée pour Nicolas Lacombe

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Jeudi 28 mai, à 20 h 30, l’installation du maire de Nérac, Nicolas Lacombe, était sans doute la dernière de la première fournée en Lot-et-Garonne. La tension a été palpable.

« Ça va bien même si la situation est peu cocasse », nous répond, jeudi, un peu avant 20 h 30, un nouveau de la liste de Nicolas Lacombe. Entrés en fonction officiellement le 18 mai, les élus au premier tour avaient jusqu’au 28 pour organiser la première réunion du conseil municipal. Celui de Nérac, à cette heure-là, est sans doute le dernier de cette première fournée. Le meilleur est, dit-on, toujours pour la fin.
Notre bleu a dit « cocasse » sans toutefois précisé si cela qualifie les mesures barrière mises en place dans un Espace d’Albret encore inondé de lumière ou le climat très particulier. Dans notre édition de mercredi, le collectif « Nérac citoyenne » a signé un communiqué acide sur la gestion municipale. Ambiance plombée.

La tension est palpable au moment où Patrick Goujon, le porte-parole de « Nérac citoyenne » et doyen de l’assemblée, est invité à présider la séance. Là encore, c’est « cocasse ». Après une allocution coup de poing (notre encadré), il cède rapidement sa place à Serge Arnauné. « C’est un grand honneur pour moi », déclare ce dernier. Il y a deux candidats pour porter l’écharpe tricolore : Nicolas Lacombe et Patrick Goujon. Sans surprise, le maire sortant arrive en tête. 27 bulletins en sa faveur, un pour Patrick Goujon et un nul. Le nul pourrait bien être celui d’Hervé Conibert. L’élu RN est resté silencieux toute la soirée.

« Réinterroger notre contrat de mandat »

Dans son discours inaugurant son troisième mandant, Nicolas Lacombe remercie les Néracais, salue Patrice Dufau (« 25 ans d’une confiance et d’une amitié jamais démenties »), souhaite la bienvenue aux deux élus de l’opposition. « Vous incarnez tous les deux des sensibilités politiques différentes mais qui ont en commun de n’avoir jamais siégé dans ce conseil municipal et qui ont en commun encore d’être toutes les deux totalement étrangères à ma culture politique ».
Sans éluder la question de l’abstention, il préfère considérer que les Néracais « ont aussi reconnu la solidité d’un bilan ». La crise économique, découlant de la sanitaire, aura forcément un impact. « Peut-être nous faudra-t-il réinterroger notre contrat de mandat, élaboré dans une période normale. Nous le ferons alors avec les Néracais ».
L’ordre du jour du conseil se poursuit. Patrick Goujon intervient souvent. « Laissez-lui le micro », lâche même le maire qui donne à chaque fois des précisions. Plus que « cocasse », cette première séance a surtout été mouvementée.

La réponse cinglante au communiqué de « Nérac citoyenne »

« Permettez-moi de vous dire que je trouve la rhétorique de ce communiqué particulièrement pernicieuse et malhonnête », entame Nicolas Lacombe. Patrick Goujon est resté imperturbable, stoïque. Une démonstration de maîtrise de soi et de respect de la démocratie puisqu’il a encaissé la réponse, cinglante, du maire, sans jamais l’interrompre.
Nicolas Lacombe a, jeudi soir, attendu les questions diverses pour réagir au communiqué de presse, signé du collectif « Nérac citoyenne » dont Patrick Goujon est le porte-parole. Nicolas Lacombe n’a pas fait dans la demi-mesure. « Il est vraiment temps que vous cessiez de tenter de préempter les valeurs écologiques, sociales et solidaires. Là où vous assénez […] une fausse bien-pensance moralisatrice et inactive, nous répondrons toujours par du pragmatisme, de l’efficacité et de la modestie ». Ou encore : « vous avez fait vôtre la vieille méthode selon laquelle plus on insinue le doute, plus on est certain qu’il en restera quelque chose de mauvais ». Les piques dans ce style-là ont fleuri.

« La nostalgie des crieurs de rue »

Sur le fond, le maire de Nérac a répondu point par point aux remarques de « Nérac citoyenne ». Il a détaillé l’action de la municipalité lors des deux mois de crise sanitaire (permanences, organisation, écoles, masques, etc.). Il a expliqué son entretien avec l’inspecteur d’académie pour lui dire son désaccord au sujet de la fermeture d’une classe à l’école maternelle J. Moulin. Il a indiqué son action auprès des ATSEM (une ira travailler dans l’autre école maternelle de Nérac).
Sur l’affaire « les moyens policiers disproportionnés déployés pour contrôler » la famille tunisienne (lire nos précédentes éditions), il a rappelé que « les forces de l’ordre n’ont pas à nous tenir au courant de leurs opérations ». Il en a profité pour glisser avoir, en pleine crise migratoire de 2015, accepté le Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile. « J’ai alors dû faire face à un tombereau d’injures ». Quant à sa manière de communiquer sur les réseaux sociaux notamment durant la crise sanitaire… « Vous avez peut-être la nostalgie des crieurs de rue mais nous sommes en 2020 ». Patrice Dufau, Marc Gelly, Frédéric Sanchez, Evelyne Caserotto, Edith Busquet et lui-même ont partagé le téléphone d’urgence lors de cette période et « trouvé des solutions ». « Durant ces deux mois, j’ai été personnellement en contact avec plus de Néracais qu’il n’y en aura jamais qui voteront pour vous ». Cette année, à Nérac, il ne faudra pas manquer un conseil municipal.


Un recours en annulation déposé

« J’informe les membres du conseil que nous avons déposé un recours en annulation du vote, le 20 mars ; cette protestation électorale porte sur la sincérité de certaines candidatures de la liste RN. Contrairement à d’autres candidats, nous avons mis en application nos convictions ». « Nous », c’est la liste « Nérac citoyenne ». Et c’est ainsi que son élu au conseil municipal de Nérac, Patrick Goujon, a terminé son allocution. Doyen de l’assemblée, il a été invité à présider la séance afin de proclamer maire Nicolas Lacombe. Patrick Goujou a pris place mais a refusé de « cautionner l’élection d’un maire et de ses adjoints ». L’élu d’opposition a souligné l’abstention massive (près de 20 points de plus qu’en 2014) et effectué un discours de politique générale en fustigeant ceux qui ont souhaité maintenir « coûte que coûte » le scrutin. À l’aube de la crise sanitaire, cette décision a « non seulement mis en danger les électeurs mais aussi porté atteinte au principe de précaution ». Ce premier tour a donc relevé, selon lui, « d’une forfaiture démocratique qui entache de manière indéniable la légitimité de cette élection ».

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