Un anticorps efficace à 90 % contre le Covid-19 découvert par une équipe taïwanaise ?
by Yohan Demeure, rédacteur scientifiqueProche voisin de la Chine, Taïwan a su faire face à la crise du Covid-19 avec brio. En effet, le pays n’a pas été confiné et son bilan fait partie des plus bas dans toute l’Asie. Mieux encore, Taïwan poursuit ses recherches, si bien qu’une équipe locale vient de découvrir un anticorps monoclonal capable d’empêcher le coronavirus de pénétrer dans l’organisme.
Taïwan sur tous les fronts
Pourtant exclu de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Taïwan a été le premier pays à prévenir cette dernière que l’épidémie de Covid-19 allait devenir une pandémie mondiale. Taïwan a surtout été exemplaire sur son propre territoire, avec une fermeture précoce des frontières, l’adoption de mesures strictes et un respect généralisé des gestes barrières. Résultat, le pays compte fin mai 2020 un bilan de seulement 441 cas pour 7 décès. Mieux encore, depuis un mois, aucun nouveau cas n’y a été détecté.
Taïwan, actuellement aux prises avec la Chine sur le terrain politique, fait preuve d’une exemplarité sans faille. Les nombreuses aides incarnées par l’envoi de masques chirurgicaux, notamment vers des pays comme la France, sont là pour en témoigner. Par ailleurs, Taïwan se distingue également en menant de nombreuses recherches sur le Covid-19, notamment dans le but de trouver un traitement.
Un article publié par Radio Taiwan International ce 28 mai 2020 évoque des recherches effectuées par l’Université Chang Gung de Taoyuan (Taïwan). Selon les chercheurs, ces derniers ont découvert un anticorps monoclonal capable d’empêcher le virus SARS-CoV-2 (Covid-19) de pénétrer dans le corps humain. Or, il est question d’une capacité d’inhibition du virus allant de 90% à 98%. Ces recherches font suite à l’identification récente de 25 anticorps monoclonaux sur des patients atteints du Covid-19.
Un anticorps à haut potentiel
Les chercheurs ont également indiqué avoir identifié le même effet inhibant pour plusieurs souches du coronavirus, à savoir celles de Wuhan, des États-Unis, d’Europe mais également d’Égypte. Selon les meneurs de l’étude, cet anticorps monoclonal est considéré comme ayant le plus haut potentiel pour le développement d’un médicament
Pour Shih Shin Ru, directeur du centre de recherche sur les infections virales émergentes de l’Université Chang Gung, les médicaments intégrant des anticorps sont plus sûrs. En effet, ceux-ci sont fabriqués à partir de substances naturellement produites par le corps humain. Or, ce n’est pas le cas des produits pharmaceutiques qui, rappelons-le, comportent des risques toxiques.
Dans tous les cas, les chercheurs prévoient de transférer le savoir-faire concernant cet anticorps afin de permettre des essais de production de masse. Si tout se passe comme prévu, les premiers médicaments seront mis sur le marché d’ici la fin de l’année.