Mort de George Floyd : 3e nuit d'affrontements à Minneapolis, la garde nationale va intervenir
DIAPORAMA - C'est la troisième nuit d'affilée que des affrontements ont lieu à Minneapolis, ville où Georges Floyd est décédé lundi 25 mai après avoir été arrêté par la police.
by Esther SerrajordiaLes protestations s'enchaînent à Minneapolis après la mort d'un homme noir de 46 ans, George Floyd, au cours d'une interpellation par la police. Lors de la troisième nuit d'affrontements, de jeudi à vendredi 29 mai, des manifestants ont incendié un commissariat de police de la ville du nord des États-Unis.
Des milliers de personnes ont assisté à l'incendie dans les quartiers nord de la ville, après que certaines d'entre elles eurent forcé les barrières qui protégeaient le bâtiment et brisé ses vitres. Les policiers avaient déserté l'endroit, selon les forces de l'ordre. "Peu après 22h00, dans l'intérêt de la sécurité de notre personnel, la police de Minneapolis a évacué le commissariat", a indiqué cette dernière dans un communiqué.
Les manifestations avaient auparavant été majoritairement pacifiques, avec des foules contenues par des chaînes d'hommes en uniforme. Mais il y a eu des heurts, avec le pillage d'une trentaine de magasins et des incendies, et l'usage de gaz lacrymogène par la police au niveau du commissariat où travaillent les policiers mis en cause.
Aucune inculpation n'a encore eu lieu
Le gouverneur de l'Etat du Minnesota Tim Walz a signé un décret pour autoriser l'intervention de la garde nationale. Deux cent policiers de l'Etat, ainsi que des hélicoptères, doivent également être envoyés sur place. "La mort de Gorge Floyd doit apporter de la justice et des réformes de fond, pas plus de morts et de destruction", a-t-il estimé dans un communiqué.
Cet Afro-Américain de 46 ans est décédé lundi soir juste après avoir été arrêté par la police, qui le soupçonnait d'avoir voulu écouler un faux billet de 20 dollars. Lors de l'intervention, il a été plaqué au sol par un agent qui a maintenu son genou sur son cou pendant de longues minutes. "Je ne peux plus respirer", l'entend-on dire sur un enregistrement de la scène, devenu viral.
Les quatre agents impliqués ont été licenciés et les autorités locales et fédérales enquêtent sur le drame. Mais aucune inculpation n'a encore eu lieu, ce qui alimente la colère et les frustrations. Le chef de la police de Minneapolis, Medaria Arradondo, a reconnu jeudi 28 mai qu'il y avait "un déficit d'espoir" dans sa ville et que ses équipes y avaient contribué. Tout en assurant respecter le droit des habitants à manifester et à exprimer leur douleur, il a ajouté qu'il "n'autoriserait aucun acte criminel" susceptible d'aggraver le traumatisme de la population.