Protocole sanitaire pour la reprise des cours: des syndicaliste...

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​Entre le convoyage des enseignants et des élèves, la disponibilité du matériel sanitaire préventif annoncé dans le protocole sanitaire de l’école dans ce contexte très risqué de covid-19, le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) de Saourou Sène et le Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen-secondaire (Cusems) de Abdoulaye Ndoye ne sont, pour le moment, pas satisfaits des dispositifs mis en place par l’Etat. Alors que Ndongo Sarr du Cusems dit attendre le 01er juin pour voir si tout est opérationnel au niveau des établissements scolaires, Tamsir Bakhoum du Saemss demande aux responsables de son syndicat mandatés de faire respecter le mot d’ordre qui, dit-il, colle avec les instructions du ministre de tutelle. Au niveau du ministère de l’Education nationale, on rassure qu’avant le 02 juin, tout le matériel de protection sanitaire sera sur place au niveau des établissements scolaires. Le « Témoin » a voulu en savoir plus…

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« S’il n’y a pas un comité de suivi ou s’il manque un seul élément contenu dans le protocole dans un établissement quelconque au niveau du Sénégal que ce soit dans les villes, dans les villages ou les hameaux, l’Inspecteur d’Académie (IA), l’Inspecteur de l’Education et la Formation (IEF) ou le directeur d’école ferme instantanément cette salle ou cette école. Parce que la santé n’a pas de prix ». Voilà ce qu’a dit le ministre de l’Education nationale par rapport aux mesures sanitaires préventives annoncées dans le protocole devant accompagner la reprise des enseignements-apprentissages à partir du 02 juin prochain. Une reprise qui concerne uniquement, pour le moment, les élèves en classe d’examen (Cm2, troisième et terminale) et leurs enseignants. C’est la seule condition — le respect strict du protocole — selon M. Mamadou Talla pour que les cours puissent démarrer au niveau des écoles. donc dans cinq jours, élèves et enseignants reprendront le chemin de l’école pour achever l’année scolaire en cours et faire leurs examens.

Les écoles ont été fermées pour épargner les élèves d’une contamination au virus de la covid-19. Presque deux mois après cette fermeture, l’Etat a décidé de rouvrir les écoles, mais tout en s’assurant de toutes les garanties sanitaires requises. Enseignants et élèves bénéficieront donc d’éléments de protection composés, entre autres, de gels hydro-alcooliques, de savon, de masques de protection ainsi que de thermo- flash. Aussi, les écoles devront avoir de l’eau en permanence. sauf que, « pour le moment », rien n’est encore effectif ou disponible en termes de matériels de protection dans la plupart des écoles sur l’ensemble du territoire national. A part dans les grandes villes comme Dakar. Ce que regrette Ndongo sarr du Cadre unitaire des syndicats d’Enseignants du moyen et secondaire (Cusems) d’après qui les directeurs d’école sont sur le qui-vive.

Le CUSEMS attend le 01er juin pour « voir ce qui a été fait, et ce qui ne l’a pas été »
Mais ce syndicaliste d’enseignants pense que, d’ici le 01er juin, c’est-à-dire à la veille de la reprise des cours, « on saura ce qui a été fait, et ce qui ne l’a pas été ». Parce que, dit-il, rien de ce qui a été annoncé n’a encore connu une effectivité. Notamment le point relatif au ralliement des enseignants au niveau de leurs lieux de service. « Ils disaient que les enseignants allaient rallier leurs zones respectives 14 jours avant la rentrée — 14 étant le nombre de jours que le virus met pour incuber —, pour parer à toute éventualité par rapport à une propagation au niveau des écoles, et surtout voir si un enseignant a chopé le virus quelque part », rappelle M. Sarr qui se dit préoccupé également par le sort des élèves qui peinent à rallier leurs écoles.

Des élèves qui étaient venus passer ces « vacances occasionnelles » à côté de leurs familles. Selon lui, donc, les autorités n’ont pas respecté les mesures annoncées. Il fait surtout allusion au convoyage des enseignants qui devaient rallier leurs localités de service depuis plusieurs jours, plus précisément deux semaines avant la rentrée. « Rien qu’au niveau des arrêts de bus comme à Liberté 5, lieu de départ, ils ont rencontré d’énormes difficultés avec tous les risques que cela comporte. Il n’y avait aucun respect des mesures de distanciation. Que ce soit ai niveau des terminus des bus ou dans les véhicules où toutes les chaises étaient occupées. Les collègues qui allaient à 69 kilomètres de Tivaouane ont été abandonnés comme des malpropres dans les chefs-lieux de régions. J’ai également un collègue qui est le seul professeur d’espagnol de son école. Aujourd’hui, il est malade, mais on lui a demandé de faire du télé-enseignement. Vous vous rendez compte de tout ça ! », a-t-il martelé.

Selon Ndongo Sarr, lorsque le gouvernement a demandé qu’il y ait une réouverture des écoles, il aurait pu, au même moment, faire une restriction sur le transport pour faciliter le déplacement aux enseignants et à certains élèves. Avant de faire dans la menace par ces termes : « nous, du Cusems, et en tant que syndicalistes, nous ne comptons plus prendre les discours ou les promesses de l’Etat pour du comptant. C’est fini. Avec le gouvernement, ce sera maintenant sur la base du concret ».

Le mot d’ordre du SAEMSS : « Des cours en toute quiétude et dans une sécurité totale »
Pour son collègue Tamsir Bakhoum du syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du sénégal (Saemss), son syndicat a un et un seul mot d’ordre. « C’est d’aller commencer et de poursuivre les enseignements en toute quiétude, en sécurité et en paix dans les écoles avec la disponibilité de tous les éléments annoncés dans le protocole sanitaire du ministère. L’enseignant, comme tout agent de la fonction publique, a des devoirs. Donc lorsque le travail l’appelle, il va répondre à l’appel. Mais il a aussi des droits. Pour cela, les enseignants ont accepté d’aller à l’école dans un contexte marqué par la propagation du covid-19 tout en mettant en avant un certain nombre de conditions. Puisqu’on a contribué à l’élaboration du protocole, toutes les dispositions doivent être respectées. Il faut que le problème des thermoflashs soit réglé avant que l’enseignant regagne sa classe, pareil pour les élèves. Il faut la disponibilité des gels, que la distanciation physique puisse être respectée au niveau de l’école et surtout dans les salles de classe, que le nombre de masques qui doit également être affecté soit disponible, et que le lavage des mains soit opérationnel devant le portail de toutes les écoles. Et nous demandons à nos responsables de vérifier tout ça. Nous avons également donné mandat à nos camarades pour que les effectifs par classe ne dépassent pas des groupes de 20 élèves pour éviter toute propagation du virus dans l’école. Car, notre mission, en tant que syndicalistes, c’est de protéger et de défendre librement les intérêts matériels et moraux de nos militants. Ce faisant, nous avons dit à l’Etat oui, mais… Oui, nous avons dit à l’Etat que nous sommes d’accord de regagner les classes pour respecter notre engagement en tant qu’agents de la fonction publique. Mais, il faut que l’Etat, qui avait fermé les écoles depuis cette date du 16 mars, obligeant les enseignants à regagner leurs localités d’origine, que l’Etat, donc, puisse prendre toutes les dispositions utiles pour protéger les enseignants et les apprenants de ce fameux ennemi invisible afin que la transmission ne puisse pas se faire à l’école. C’est pourquoi, nous avons très tôt interpellé le gouvernement sur des dispositions idoines qu’il devait mettre en place. D’où cette élaboration d’un protocole sanitaire avec une assurance du ministère de l’Education qui demande à tout enseignant de ne pas faire cours si un seul élément du protocole manquait. Nous sommes en train de suivre la dynamique. Aujourd’hui, les engagements pris avec les collectivités locales, il revient maintenant aux gouverneurs, aux préfets et aux sous-préfets de les mettre en œuvre pour que partout, les enseignements soient faits en toute quiétude » a conclu Tamsir Sakhoum du Saemss. 

Le Témoin