Il avait abusé de sa fille et de sa nièce : deux ans de prison ferme pour un pédophile montargois

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Le tribunal de Montargis a condamné l'auteur des faits à une peine de prison de quatre ans, dont deux avec sursis, mercredi 25 mai. © JB Dos Ramos

Entre 1993 et 2002, ce Montargois a abusé sexuellement de sa nièce, puis de sa fille, qui avaient entre 7 et 9 ans au moment des faits. Des actes punis par le tribunal de Montargis, mercredi 27 mai : quatre ans de prison, dont deux ferme.

Les faits remontent pour une part aux années 1990 et pour une autre au début des années 2000. Mais ce n'est que l'an passé que les victimes ont enfin pu trouver la force de désigner leur prédateur

La nièce et la fille du prévenu, André, 61 ans, n’ont pas souhaité assister à l’audience du tribunal correctionnel. Mais la seconde avait demandé à son conseil, Me Olivier Rougelin, de rendre publique une lettre dans laquelle, près de vingt ans après les faits, elle avait fait part de sa détresse : "Je me sens sale, souillée, impure. Le fait de m'imaginer avec un homme, ça me bloquait. Je ne me sens pas capable d’avoir un enfant, car j’ai peur de ne pas savoir le protéger…"

À la barre, le prévenu, lunettes et cheveux longs grisonnants, ne semble pas ému outre mesure. Pourtant les faits sont graves. À deux reprises, en 1993 et 1994, à Montargis, l'homme a abusé de sa nièce. Puis en 2001 et 2002, c’est à sa propre fille qu’il s’en est pris. Dans les deux cas, les enfants avaient entre 7 et 9 ans.
À chaque fois, le modus operandi était le même : tout commençait par des jeux, a priori innocents. Puis André glissait ses mains sous les vêtements de sa victime, la caressait, lui baissait sa culotte et lui caressait le sexe.

"Fais pas ça, papa, arrête ! Tu as maman pour ça"

À deux reprises il aurait introduit un doigt dans le vagin de sa nièce. Des années plus tard, il aurait enlevé la culotte de sa fille, l’aurait placée à califourchon sur lui et contrainte à imiter avec lui l’acte sexuel. "Fais pas ça, papa, arrête ! Tu as maman pour ça", aurait imploré sa fille.

Mais comme l’a rapporté la présidente Cécile Dugenet, ce père de famille, dépressif depuis longtemps et interné à plusieurs reprises en psychiatrie, était impuissant et dans l’incapacité d’avoir des relations sexuelles avec sa femme. Pourquoi, alors, s’est-il tourné vers des enfants ? "C’était de la curiosité, des pulsions que j’arrivais pas à maîtriser. Je n’avais pas conscience de ce que je faisais", tente-t-il d'expliquer. A-t-il conscience, en revanche, des graves traumatismes, des terribles souffrances qu’ont engendré ses actes sur les deux enfants ? "Vous leur avez volé leur enfance !", s’exclamera la substitut Anne-Sophie Morel-Petitgirard. "Je regrette, je m’excuse", murmure le prévenu.

Des vidéos pédopornographiques retrouvées chez lui

André affirme qu'il n'a pas fait d'autres victimes. Les policiers ont en tout cas découvert chez lui des vidéos pédopornographiques. "C’était pour voir ce que c’était, mais après ce qui s'était passé avec ma fille, j’avais eu un déclic et j’avais tout arrêté."

Faut-il voir une explication des actes commis par André dans le fait qu’il ait été agressé et violé dans sa jeunesse par un inconnu ? Son avocate, Me Cécile Kerner, préférera s'arrêter sur l’expertise psychiatrique et mettre l’accent sur "l’immaturité de son client, son complexe d’infériorité, son tempérament anxieux". Contrairement au ministère public, elle ne pense pas que l’enfermement serait une peine adaptée, car "il mettrait un terme à son insertion dans la société". Sans parler, selon elle, que "durant vingt ans il n’a jamais vécu comme un homme libre, mais avec la peur que son passé remonte à la surface".

Après délibéré, le tribunal suivra à la lettre les réquisitions de la substitut Anne-Sophie Morel-Petitgirard et prononcera une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis probatoire, avec obligation de soins et d’indemniser les victimes, suivi socio-judiciaire de cinq ans et inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles. Placé immédiatement sous mandat de dépôt, le prévenu, qui semblait ne pas comprendre ce qui lui arrivait, a quitté la salle d’audience menotté et entouré de deux policiers.