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Muriel Pénicaud.
© Raphael Lafargue/Pool/SIPA

L’exécutif prépare un dispositif d’activité partielle de longue durée

En échange du maintien de l’emploi et d’un soutien financier de l’État, le système demandera aux employeurs d’ajuster le temps de travail et les rémunérations

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Afin de tenter d’éviter les licenciements dans les secteurs les plus à risque, le gouvernement travaille à la mise en place d’un dispositif alternatif au chômage partiel. « Pour les secteurs, comme l’automobile, qui vont rester durablement affectés par la crise mais qui disposent de perspectives à moyen ou long terme, nous travaillons en effet à la création d’un dispositif d’activité partielle de longue durée », indique Muriel Pénicaud dans une interview au Figaro.

Selon la ministre du Travail, « ce type de dispositif pourrait permettre, en échange du maintien de l’emploi, d’adapter le temps de travail et les rémunérations pendant un certain temps, avec un soutien financier de l’Etat. Les salariés, qui travailleraient moins, pourraient en profiter pour se former vers de nouveaux métiers liés à la transition écologique et numérique ». Le secteur du tourisme pourrait être concerné par ces mesures, selon Muriel Pénicaud.

Responsabilités. Toutes les entreprises ne seront pas concernées par la mise en place de ce dispositif. « Pour les entreprises, dont l’activité ne repartira pas, il faudra sans doute renforcer la dimension formations et reconversion des salariés, en cas de reclassement pour aller vers d’autres secteurs qui recrutent. » Cette fois-ci, le but est d’éviter le chômage de longue durée, en proposant des alternatives viables aux salariés.

La ministre du Travail n’hésite pas à mettre les patrons devant le fait accompli : « Pour beaucoup d’entreprises, dont l’activité et la rentabilité vont être dégradées, la question du maintien de l’emploi va se poser et chacun devra prendre ses responsabilités. Le fait que l’Etat ait autant soutenu l’économie (...) donne à chacun des obligations », estime Muriel Pénicaud qui ajoute : « Notre boussole est claire : la préservation de l’emploi ou la reconversion des compétences pour répondre à des offres existantes ou à venir. » La question sera abordée la semaine prochaine avec les partenaires sociaux par le président de la République.