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Crédit photo © Reuters

Colère à Louisville après la mort d'une femme noire, violences à Minneapolis

MINNEAPOLIS, Etats-Unis (Reuters) - Une foule en colère s'est rassemblée à Louisville, aux Etats-Unis, et une personne a été grièvement blessée par balles après la mort d'une femme noire abattue à son domicile, a déclaré vendredi la police de cette ville du Kentucky.

Cité dans la presse américaine, l'avocat de la famille de cette femme, Breonna Taylor, affirme que cette dernière a été tuée lors d'une intervention de la police. Les faits se sont produits en mars et l'avocat a rendu public jeudi un appel d'urgence effectué par le compagnon de la victime, dans lequel il essaie d'expliquer que quelqu'un est entré chez lui et a tiré sur Breonna Taylor.

Un grand nombre de manifestants se sont rassemblés jeudi soir dans le centre de Louisville et des coups de feu ont été tirés, a indiqué la police, qui affirme ne pas en être à l'origine.

Ces incidents surviennent alors qu'une autre ville des Etats-Unis, Minneapolis, est déjà en proie à un mouvement de colère identique après la mort lundi soir d'un homme noir, George Floyd, que l'on peut voir, sur une vidéo, plaqué au sol par un policier blanc lui appuyant son genou sur le cou lors de son arrestation.

Après des rassemblements pacifiques, Minneapolis a été le théâtre jeudi soir d'une troisième nuit de pillages, d'actes de vandalisme et d'incendies.

Contrairement à la veille, lorsque des manifestants avaient affronté la police anti-émeutes à jets de pierres, les forces de l'ordre ont cette fois été globalement discrètes autour du principal foyer de violences, devant l'un des commissariats de la ville.

Rassemblés devant le bâtiment, les manifestants ont dans un premier temps battu en retraite face aux balles en caoutchouc et aux grenades lacrymogènes tirées par des policiers postés sur le toit. Ils se sont ensuite de nouveau regroupés et ont pris d'assaut l'immeuble, allumant des incendies alors que la police semblait se replier. On a pu voir par la suite des manifestants sur le toit.

Au moins deux autres bâtiments des environs et une voiture ont été incendiés et des personnes sont venues pour un deuxième soir consécutif piller un supermarché Target proche.

Donald Trump a écrit jeudi soir sur Twitter qu'il enverrait la Garde nationale à Minneapolis pour "faire le travail" si le maire Jacob Frey ne parvenait pas à ramener le calme.

"S'il y a la moindre difficulté nous prendrons le contrôle mais quand les pillages commencent, les tirs commencent", a écrit le président américain.

Le réseau social américain a joint un avertissement à ce message de Donald Trump, prévenant qu'il enfreignait "les règles de Twitter relatives à la glorification de la violence".

(Carlos Barria et Eric Miller à Minneapolis, Rebekah Mathew et Shubham Kalia à Bangalore; version française Bertrand Boucey, édité par Jean-Stéphane Brosse)