https://images.ladepeche.fr/api/v1/images/view/5ed10781d286c2600f1dcf65/original/image.jpg?v=1
Une manifestation s'est tenue à Choisy-le-Roi (Val de Marne) à l'annonce de la fermeture de cette usine Renault.AFP - GEOFFROY VAN DER HASSELT

Fortes tensions sociales chez Renault, le site de Maubeuge à l'arrêt après une grève

by

Conflit social en vue à l'usine Renault de Maubeuge, dans le Nord. Le groupe a annoncé ce vendredi la fermeture de l'usine, qui emploie 2100 personnes, dans le cadre d'un vaste plan d'économies de 2 milliards d'euros.

Journée de fortes tensions sociales chez Renault. La direction du groupe a présenté ce vendredi matin son plan de suppression d'environ 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France. Une seule usine sera fermée, celle de Choisy-le-Roi, en région parisienne, à l'horizon 2022, annoncé le président du constructeur automobile, Jean-Dominique Senard. Son activité de recyclage sera transférée vers le site de Flins (Yvelines). 

Grève totale à Maubeuge

Mais la direction de Renault envisage la fusion des sites de Douai et Maubeuge, distants de 70 km, pour créer un centre d'excellence des véhicules électriques et utilitaires légers. La production des utilitaires électriques Kangoo de Maubeuge devrait être transférée à Douai, qui héritera d'une nouvelle plateforme.

C'est ce projet qui suscite la colère des  2100 salariés de l'usine de Maubeuge. Un CSE extraordinaire s'est tenu vendredi matin sur le site, mais "on ne nous a rien dit du tout, on est toujours dans le flou", selon Samuel Beauvois (Sud). En réponse, l'usine est à l'arrêt depuis vendredi matin, selon l'intersyndicale, qui a appelé à la grève.

Interrogations à Douai 

À Douai, qui emploie environ 2 900 personnes, on s'interroge. "Est-ce que notre usine sera un site d'assemblage ? L'usine de Maubeuge un site d'emboutissage ? À quel point notre site est-il en danger ? Quel est l'avenir de l'emboutissage chez nous ?  C'est l'inquiétude et le questionnement qui règnent", a rapporté David Dubois (CGT). "La direction générale souhaite mettre clairement dos à dos les salariés des deux sites (...) Ils veulent que les salariés de Douai et Maubeuge se bouffent la gueule", a-t-il dit, assurant que les salariés des deux sites entendaient eux rester "solidaires".

https://images.ladepeche.fr/api/v1/images/view/5ed107813e4546781f4855ea/original/image.jpg?v=1
Une manifestation s'est tenue à Choisy-le-Roi (Val de Marne) à l'annonce de la fermeture de cette usine Renault. - AFP - GEOFFROY VAN DER HASSELT

Manifestations à Choisy-le-Roi

Une centaine de personnes, dont des élus locaux, se sont rassemblées vendredi matin devant l'usine de Choisy, en région parisienne, qui va fermer ses portes d'ici 2022. "Pour nous c'est un double choc. Déjà, on apprend la nouvelle des difficultés de Renault dans les médias, puis, là on dit qu'on va fermer pour aller à Flins", a témoigné Antonio Perez, 52 ans, un des 260 salariés du site. 

Soulagement dans le Morbihan

Autre ambiance à Lorient. La direction de la Fonderie de Bretagne (FDB) et la CGT ont annoncé à l'issue d'un CSE extraordinaire que l'usine située à Caudan (Morbihan), qui appartient au groupe Renault, ne fermerait pas, alors que près de 400 emplois étaient en jeu. "Cette semaine a été une semaine de lutte ! Maintenant le plus dur reste à faire, un projet à construire, on sait tous que le marché auto se pète la gueule, il va falloir trouver à se diversifier", a lancé Maël Le Goff, représentant CGT. Le directeur du site a néanmoins indiqué qu'une "étude stratégique" sur la FDB allait être lancée. 

https://images.ladepeche.fr/api/v1/images/view/5ed104a4d286c263701f4334/original/image.jpg?v=1
Des ouvriers de l'usine de Caudan, en Bretagne, soulagés d'apprendre que leur site ne fermera pas. - AFP - FRED TANNEAU

Voir les commentaires (32)

https://www.ladepeche.fr/img/static/covid-885.png