Déconfinement : la réouverture des terrasses en Ile-de-France est "une bouffée d'oxygène" mais "il y a beaucoup d'établissements" qui n'en ont pas

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Pascal Mousset, président du Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et de la restauration (GNI) en Ile-de-France, s'inquiète aussi pour l'été sans touristes à Paris et avec les Parisiens qui s'en vont.

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Une terrasse de restaurant l'été à Paris (photo d'illustration de 2018). (VALERIA EMANUELE / RADIO FRANCE)

Le président du Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et de la restauration (GNI) en Ile-de-France, Pascal Mousset, reconnaît vendredi 29 mai sur franceinfo que la réouverture des terrasses des cafés et des restaurants en Île-de-France dès mardi 2 juin est "une bouffée d'oxygène" mais il s'inquiète tout de même car "il y a beaucoup d'établissements qui n'ont pas de terrasses" à Paris.

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franceinfo : Êtes-vous satisfait de la réouverture des terrasses en Île-de-France ?

Pascal Mousset : C'est une première étape qui nous satisfait puisque c'était une de nos demandes et elle a été entendue. Toutefois, c'est une demi-mesure. On aurait bien aimé, comme nos collègues des régions, pouvoir ouvrir largement nos établissements et accueillir les clients en toute sécurité. On était prêts et le protocole sanitaire qui nous est proposé a été validé. On attend aujourd'hui avec impatience. Et on espère que la météo sera favorable pour pouvoir utiliser nos terrasses et recevoir et retrouver nos clients et remettre nos collaborateurs au travail. 

Tous les cafés et restaurants n'ont pas de terrasses. Cette mesure risque-t-elle de créer une inégalité entre les commerces ?

À Paris, il y a beaucoup d'établissements qui n'ont pas de terrasses, qui ont des trottoirs, qui sont tout petits, qui ne peuvent pas bénéficier de cette mesure. Ça va bien sûr créer une différence importante entre ceux qui peuvent créer du chiffre d'affaires et puis ceux qui vont devoir rester fermés jusqu'au 22 juin.

Et quand on nous déconfinera totalement le 22 juin, à 15 jours des vacances scolaires, la capitale et la région vont se vider parce que tout le monde va aller vers les lieux de vacances maintenant que cette règle des 100 kilomètres a disparu. Pascal Mousset, président du Groupement national des indépendants de l'hôtellerie et de la restauration (GNI) en Île-de-Franceà franceinfo

On a une grande inquiétude sur les mois qui viennent en Île-de-France et à Paris, particulièrement, sans touristes étrangers, avec une demande très faible, (…) même s'il ne faut pas nier que cette ouverture des terrasses mardi va donner une bouffée d'oxygène à nos établissements et est un petit souffle de vie.

Des pourparlers sont en cours avec la mairie de Paris pour permettre de créer ou d'agrandir des terrasses. Où en êtes-vous ?

Il y a quinze jours, Jean-Louis Missika, l'adjoint à la mairie chargé de la voie publique, a fait des déclarations en ce sens. Aujourd'hui, après les annonces du Premier ministre hier, on attend encore le détail des demandes administratives, des conditions pratiques d'extension de nos terrasses ou de création de terrasse pour ceux qui n'en disposent pas. On est encore dans le flou et on doit mardi pouvoir être opérationnel. C'est un enjeu essentiel pour ceux qui n'ont, depuis le 15 mars, aucun chiffre d'affaires qui ne rentre. En plus, il y a une très grande incertitude sur l'attitude des bailleurs. On a parlé beaucoup des assurances, mais on n'a pas parlé des bailleurs. Ils peuvent exiger le paiement des loyers depuis le 15 mars, ils peuvent s'exonérer du Covid-19. C'est ce facteur de risque-là qui va précipiter un grand nombre d'entreprises dans la difficulté, d'abord économique, puis après sociale. On ne voit pas comment on peut acquitter trois ou quatre mois de loyer en étant fermé. C'est une chose qui nous paraît injuste.

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