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De g. à dr., Ali Yata (PPS), Abderrahmane Youssoufi (USFP), M’hamed Boucetta (Istiqlal), Abdellah Ibrahim (UNFP) et Mohamed Bensaïd Aït Idder (OADP) lors de la signature de la charte constitutive de la coalition, en 1992. © najibi

Abderrahmane El Youssoufi, le dernier des Grands, nous a quittés

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C’est avec une immense tristesse et une émotion indicible que l’on apprend le rappel à Dieu ce vendredi matin de Si Abderrahmane El Youssoufi, ancien Premier ministre, fondateur de l’UNFP aux côtés de feu Mehdi Ben Barka en 1959, puis de l’USFP en 1974 avec le regretté Abderrahim Bouabid.

Si Abderrahmane, que Dieu l’accueille en sa Sainte Miséricorde, fut en 1998, l’un des architectes de l’alternance consensuelle avec feu SM Hassan II, et les défunts Ali Yata pour le PPS, M’hammed Boucetta pour l’Istiqlal, Abdallah Ibrahim pour l’UNFP et Bensaïd Aït Idder pour l’OADP.

L’expérience de l’alternance consensuelle, de 1998 à 2002, marqua la réconciliation entre le Mouvement national patriotique et progressiste et la Monarchie après de longues années d’incompréhensions mutuelles, marquées par les années de plomb, la répression et la suppression des libertés publiques et individuelles.

Feu Abderrahmane El Youssoufi était un patriote intransigeant, un progressiste avéré et un homme politique capable d’accepter des points de vue différents, mais aussi un partisan incontesté de l’union la plus large des forces progressistes, comme l’exprimèrent en plusieurs occasions ses positions envers le PPS dont le dirigeant de l’époque Ali YATA, était, comme lui, natif de Tanger et de quatre années son aîné.

Homme de compromis et non de compromission, comme le prouvent plusieurs de ses décisions avant et après l’Alternance, Si Abderrahmane, paix à son âme, était le dernier des grands patriotes et progressistes qui marquèrent de leur empreinte les cinquante dernières décennies de notre vie publique.

A ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer, il laisse le souvenir d’un homme affable, au sourire bon enfant, à l’esprit aussi vif que curieux, à l’immense culture et à la bonhomie communicative.

Retiré de la vie publique et de la politique, le défunt n’avait jamais vraiment quitté la scène nationale et chacune de ses apparitions suscitait respect, déférence, affection et admiration.

Avec sa disparition, une page de l’Histoire de notre pays est tournée, mais jamais on ne saura oublier ce que les forces progressistes, son propre parti mais aussi le Maroc en son entier lui doivent.

Un géant nous quitte, mais il demeurera à jamais dans nos cœurs et notre mémoire.

Repose en paix Si Abderrahmane.

A Dieu nous sommes, à Lui nous retournons.

Fahd YATA

PS : En ces douloureuses circonstances, La Nouvelle Tribune et www.lnt.ma présentent leurs condoléances affligées à son épouse Hélène, à ses proches et amis, ainsi qu’aux militants de l’USFP et à l’ensemble de la famille progressiste nationale.

LNT