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La chlororoquine divise toujours la communauté scientifique. / archives

Choloroquine : polémique sur l’étude de « The Lancet », plusieurs pays poursuivent le traitement

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Plusieurs scientifiques à travers le monde mettent en doute le sérieux de l'étude publiée par la revue britannique "The Lancet". Ses résultats ont conduit l'OMS à suspendre les essais sur la chloroquine pour raison de sécurité, mais de nombreux pays ont fait savoir qu'ils continueraient d'utiliser le traitement élaboré par le professeur Didier Raoult.

Le débat sur l’efficacité de la chloroquine et l’hydroxychloroquine n’est pas clos, et faute d’avoir clarifié ce sujet, l’étude publiée le 22 mai par la revue scientifique « The Lancet » n’a semble-t-il contribué qu’à ajouter un peu plus de trouble à la controverse.

De nombreux scientifiques à travers le monde s’interrogent sur le sérieux des travaux qui ont conduit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à suspendre les essais sur la chloroquine pour raison de sécurité, puisque l’antipaludique est soupçonné d’augmenter le risque d’arythmie cardiaque et de décès.

Débat sur la fiabilité des données

Les critiques exprimées contre l’étude publiée par « The Lancet » ne sont pas toutes formulées par les supporters de Didier Raoult qui l'a lui-même qualifiée de "foireuse". Le professeur Gilbert Deray qui continue de contester la méthode de son collègue marseillais, a par exemple fait siens les doutes du journal « The Guardian » à propos des travaux « bâclés » qui auraient été réalisés sur la chloroquine.

Ailleurs dans le monde, d’autres scientifiques s’interrogent également sur la qualité des données utilisées dans le cadre de l’étude publiée par « The Lancet ». C’est le cas de Todd Lee, expert en maladies infectieuses à l’Université canadienne McGill. « Les auteurs de ces travaux peuvent-ils donner les noms des hôpitaux canadiens dont ils affirment qu’ils ont contribué aux données, pour qu’elles puissent être vérifiées de façon indépendante ? », a-t-il indiqué, alors que des chercheurs australiens se sont posé les mêmes questions à propos des données qui concernent leur pays. Sur le blog de l’université de Columbia, le statisticien Andrew Gelman a souligné quant à lui  avoir demandé – sans succès – l’accès aux données de l’étude de « The Lancet ».

De nombreux pays continuent d’utiliser la chloroquine

Preuve de la perplexité qu’inspirent les travaux menés sur la chloroquine, l’antipaludique continue d’être utilisés par de nombreux pays pour traiter les malades du coronavirus. Tout près de nous, c’est le cas de l’Espagne qui indique ne voir strictement aucune raison de stopper son usage. Particulièrement touchée par l’épidémie, l’Algérie annonce également que chez elle, « le traitement se poursuivra pour le moment ».

Le Maroc va encore plus loin dans son soutien à l’antipaludique : « Sur les 7 556 cas de Covid-19 recensés au Maroc, 4 841 sont guéris en suivant le protocole à la chloroquine », affirme le journal « L’Economiste » en indiquant que le Maghreb « n’adhère pas aux conclusions de la revue « The Lancet ». En Afrique subsaharienne, dans pays comme le Tchad et le Sénégal font également savoir que le protocole soutenu par Didier Raoult, très populaire là-bas en raison de ses origines (NDLR : il est né à Dakar), continuera d’être utilisé.

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