Un foyer de cas d'encéphalite à tiques détecté dans l'Ain, 24 personnes hospitalisées

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La transmission du virus de l'encéphalite à tiques se fait à l’occasion d’une piqûre d'une tique infestée. / ILLUSTRATIONILLUSTRATION / PIXABAY

L'origine alimentaire de la transmission du virus est privilégiée. En cause, des fromages au lait cru de chèvre et de vache d'une exploitation agricole du bassin d'Oyonnax.

Un foyer de cas d'encéphalite à tiques "confirmés ou probables chez 26 habitants" a été détecté dans le département de l'Ain, ont indiqué conjointement, jeudi 28 mai, l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes et la préfecture de l'Ain. En cause, des fromages au lait cru de chèvre et de vache d'une exploitation agricole du bassin d'Oyonnax qui ont été immédiatement retirés et rappelés, ajoutent l'ARS et la préfecture de l'Ain. Ces produits auraient été consommés "par au moins la moitié des personnes malades".

L’encéphalite à tiques, c'est quoi ?

L’encéphalite à tiques, explique Santé Publique France, est due à un virus (Flavivirus) transmis à l’Homme par la piqûre d’une tique infestée, essentiellement du printemps à l’automne (période d’activité des tiques). Il existe trois types de ce virus : européen, extrême oriental et sibérien.

Le sous-type européen, seul présent en France, est responsable de maladies moins graves que les deux autres. De 5 000 à 13 000 cas d’encéphalite à tiques sont rapportés chaque année dans le monde. Très rare en France, l’encéphalite à tiques sévit actuellement de l’Europe au nord du Japon et de la Chine, entre les 40e et 60e parallèles.

La situation épidémiologique en France est mal connue. Une vingtaine de cas sont diagnostiqués par an, essentiellement en Alsace et en Haute-Savoie, ou contractés à l’étranger, en rapport avec les activités de loisirs, dans les zones boisées humides (campeurs, randonneurs, ramasseurs de champignons, chasseurs …).

En Europe, les pays les plus touchés sont la République tchèque et l’Allemagne, et les pays baltes. Une extension de la maladie en direction de l’Europe du Nord et de l’Est est observée.

La principale mesure de prévention consiste dans le port de protections contre les piqures de tiques (vêtements longs, examen de la peau au retour de forêt). Deux vaccins contre l’encéphalite à tique sont commercialisés en France. La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les voyageurs adultes et enfants exposés dans des pays de forte incidence. Elle diminue le risque individuel de contracter la maladie.

Après une incubation d’une à deux semaines, la maladie débute brutalement, avec de la fièvre, des maux de tête et des douleurs des muscles et articulations. Ensuite apparaissent, chez 20 à 30 % des malades, des symptômes dus à une atteinte du système nerveux central (encéphalite, myélite) ou périphérique parésie ou paralysie d’un membre).

Les signes cliniques de l’atteinte centrale sont la prostration ou l’agitation, des tremblements, des troubles du comportement, des troubles de la vigilance ou de la conscience, parfois des convulsions ou le coma.

Des céphalées intenses et des vertiges

Les premiers cas sont apparus mi-avril pour des patients ayant pu présenter "des symptômes pseudo-grippaux qui se sont estompés" avant d'"évoluer vers des céphalées intenses et des vertiges plus ou moins importants".

"Afin d'écarter l'hypothèse d'une infection au nouveau coronavirus, une majorité de patients a fait l'objet d'un test virologique, associé pour certains à un contrôle sérologique", qui se sont révélés négatifs, écrivent la préfecture et l'ARS.

24 hospitalisations

En revanche, le diagnostic d'encéphalite à tiques a été confirmé pour 10 des 26 patients, dont 24 ont été hospitalisés courant mai. Une personne présentant des comorbidités importantes et des symptômes similaires est décédée, sans confirmation possible de la cause exacte du décès. Au 27 mai, 22 personnes à l'évolution favorable ont regagné leur domicile. Deux autres restent hospitalisées mais leur état de santé n'inspire plus d'inquiétude.