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Lors du premier tour des municipales, le 15 mars. (archives) — JEFF PACHOUD / AFP

La campagne du second tour des municipales commence pour 5.000 communes

Un second tour encore plus étrange et exceptionnel que le premier, le 15 juin

Electeurs masqués, campagne « sans contact »… le second tour des élections municipales sera, le 28 juin, un scrutin hors normes, pour boucler le cycle électoral interrompu mi-mars par le coronavirus tout en veillant à la sécurité des électeurs. Avec une inconnue : les Français seront-ils convaincus d’aller voter ou l’inquiétude des risques de contamination au Covid-19 fera-t-elle à nouveau exploser l’abstention ?

Qui est concerné ?

Seize millions d’électeurs sont appelés à voter dans les communes où le premier tour n’a pas permis d’élire le conseil municipal au complet,. Soit un peu moins de 5.000 communes sur un total de près de 35.000. Mais le scrutin concerne principalement les villes -dont les plus grandes, Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux…- où la situation est loin d’être décantée. Le résultat a en revanche été acquis dès le 15 mars dans 30.143 autres communes, essentiellement rurales, dont les maires sont entrés en fonction ces derniers jours.

Le scrutin sera-t-il sécurisé ?

Plus de trois mois après le report du scrutin en pleine envolée de la pandémie, des règles sanitaires strictes seront imposées pour éviter la propagation du virus. « Nous devons garantir à chaque Français qui viendra voter des conditions optimales d’un point de vue sanitaire », affirme le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Les mesures prises le 15 mars seront reconduites : marquage au sol, distances entre les individus, émargement par l’électeur avec son propre stylo ou fourniture en gel hydroalcoolique. Et les électeurs, comme les membres du bureau, devront obligatoirement porter un masque pour pénétrer sur les lieux de vote. La durée d’ouverture des bureaux pourrait également être prolongée (jusqu’à 20h) pour éviter les concentrations de personnes.

Les électeurs iront-ils voter ?

L’objectif du gouvernement est d’éviter une nouvelle flambée de l’abstention qui s’est envolée à 55,3 % au premier tour, alors que les municipales sont traditionnellement l’un des scrutins les plus appréciés des Français. « Le premier tour a été un traumatisme assez conséquent pour l’opinion, avec l’idée que pour des raisons politiciennes on avait maintenu le scrutin en dépit des risques », souligne Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean-Jaurès. Le gouvernement comme les élus veulent favoriser le vote par procuration pour permettre aux plus exposés, notamment les plus âgés, de voter sans se déplacer. L’exécutif se montre en revanche très réservé sur la possibilité de rétablir le vote par correspondance, en raison des risques de fraude et du coût de l’opération.

Vers une campagne au rabais ?

Pas de meetings, pas de porte-à-porte, éviter les contacts… la campagne du second tour sera essentiellement « numérique », sur les réseaux sociaux. Elle sera en revanche beaucoup plus longue que les habituels cinq jours d’entre deux tours et pourra s’étendre sur près d’un mois. Le plafond de remboursement des frais de campagne sera également augmenté de 20 % pour tenir compte des frais additionnels. Un point positif : le confinement a poussé les partis, les candidats comme le gouvernement, à s’approprier les outils numériques et à se montrer inventifs pour se faire entendre. Ce qui peut nourrir la réflexion à plus long terme sur les moyens de faciliter le vote pour ramener les électeurs aux urnes.

Une « super prime » aux sortants ?

Cela suffira-t-il à assurer l’équilibre entre les candidats et permettre aux nouveaux venus de se faire connaître ? Le mandat des maires sortants aura été prorogé de plus de trois mois depuis le premier tour. Trois mois durant lesquels les élus se seront souvent démenés pour gérer le quotidien, dénicher des masques et aider les habitants en pleine pandémie. La « prime aux sortants » habituelle aux municipales risque-t-elle alors d’être amplifiée, comme le dénonce une partie de l’opposition ? « A condition qu’ils aient bien géré la crise, tempère Chloé Morin. Il y a bien sûr une prime aux sortants, mais là c’est plutôt une prime à ceux qui agissent et certains élus ont pu louper la marche et se montrer inefficaces ».

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