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Jean-Paul Gagné, directeur de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche, s’inquiète de ne pas pouvoir atteindre les quotas de pêche, en raison du report du début des saisons du crabe et du homard, ainsi que celle de la crevette qui n’est pas encore commencée.

Des pertes importantes pour l’industrie de la pêche

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Le directeur de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), Jean-Paul Gagné, espère atteindre des revenus de 500 millions $ pour la saison 2020. Un chiffre pourtant bien en deçà du 700 millions $ atteint en 2019. Il assure toutefois que l’industrie s’est vite adaptée aux circonstances.

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«On s’attend à ce que 2020 soit une saison moins payante, autant pour les pêcheurs que pour les usines de transformation», reconnaît M. Gagné. D’ailleurs, les dates de pêches au crabe et au homard ont été repoussées, et celle de la crevette n’est pas encore commencée. En raison de ces délais, M. Gagné s’inquiète de ne pas pouvoir atteindre les quotas.

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«Dès qu’on a eu la confirmation que la pêche était un service essentiel, on a instauré des protocoles sanitaires et de sécurité. Toutes nos usines de transformation de produits de la mer étaient prêtes aux dates prévues», assure M. Gagné. D’ailleurs, aucun cas de COVID-19 n’a été déclaré chez les pêcheurs et les travailleurs des usines de transformation. Pour le directeur de l’AQIP, la COVID-19 n’est pas une raison pour baisser les bras: «La pêche a été reconnue comme un service essentiel, mais c’est aussi ça qui fait rouler l’économie de nos régions maritimes.»

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Les ventes des produits de la mer vont toutefois très bien sur le marché québécois. «C’est au-delà de nos espérances», lance-t-il. Les craintes se situent davantage au niveau des exportations à l’étranger. Les restaurants, les casinos et les croisières, d’importants acheteurs de nos produits en temps normal, demeurent aussi fermés.

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Seulement 23 travailleurs étrangers

Malgré les mesures d’assouplissement pour les travailleurs étrangers instaurées par le gouvernement fédéral, M. Gagné remarque que peu d’entre eux sont venus au Québec pour transformer les produits marins.

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«L’industrie de la pêche attendait 350 travailleurs étrangers cette année, un record. Mais seulement 23 sont arrivés au Québec», se désole le directeur de l’AQIP. Cette pénurie de main-d’œuvre affectera les volumes de pêche. Il craint même qu’on ne parvienne pas à transformer le homard acheté ailleurs. Une procédure qu’ils effectuent généralement en fin de saison.

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Les tests de dépistage et les mesures de quarantaine requis pour ces travailleurs demeurent une contrainte pour les employeurs. «Il y a aussi une crainte parmi la population que ceux-ci propagent le virus au sein des communautés», mentionne M. Gagné.

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Compte tenu du vieillissement de la population, le manque de main-d’œuvre dans l’industrie de la pêche n’est pas récent. «Mais c’est certain que la COVID-19 accroît cette pénurie», dit M. Gagné. Selon l’AQIP, ce secteur d’activité génère au-delà de 4000 emplois.