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ANNIE T. ROUSSEL/JOURNAL

Le courageux chemin vers le bonheur d'Ingrid Falaise

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Ces dernières années, Ingrid Falaise s’est épanouie dans tous les domaines de sa vie. Avec la publication de ses livres, «Le monstre» et la suite, son mariage avec Cédrik Reinhardt ainsi que l’arrivée de leur fils, Émil, elle a vécu une grande renaissance.

Ingrid, depuis 2005 vous traversez une période riche à plusieurs égards...

C’est vrai. Il y a eu une envolée fulgurante. Lorsque je regarde d’où je viens et le chemin que j’ai parcouru, je n’en reviens pas! C’est énorme! Je suis fière de ce que j’ai accompli. On dirait que les maillons se sont accrochés les uns aux autres pour m’amener là où je suis aujourd’hui. Je me suis sortie de ma relation avec M. Il m’avait enlevé le droit d’être actrice, de pratiquer mon métier. J’ai été capable de fuir et de sauver ma vie. Quelques semaines après cette rupture, j’incarnais Isa dans «Elles étaient cinq». Ç’a été un tournant pour moi sur tous les plans. C’était la première fois qu’on me voyait au cinéma, et je renouais avec mon amour du jeu. Mon personnage était comme un volcan tranquille: Isa avait énormément de rage envers l’homme qui avait violé et tué. C’est comme si toutes ses répliques avaient été écrites pour moi: c’était tout ce que je portais et que j’avais envie de dire à ce moment-là.

Ce rôle a-t-il été un exutoire?

Oui. Je me suis servie de ce personnage pour sortir cette rage et cette douleur qui m’habitaient. Ç’a été une chance de pouvoir connecter avec ces émotions, car ça m’a permis de guérir. J’ai pu crier haut et fort ce que j’avais à l’intérieur. J’ai aussi pu briller. J’ai monté les marches de la Place des Arts avec les filles. Nous avons fait l’ouverture du Festival des films du monde. C’était extraordinaire! Pouvoir briller alors qu’on avait essayé de m’éteindre, c’était comme dans un film. J’aurais écrit ce scénario qu’on ne m’aurait pas crue.

Il y a eu d’autres beaux moments professionnels?

Oui. «Virginie» a été vraiment marquant. J’ai rencontré une famille avec laquelle j’ai passé six ans de ma vie. C’est aussi là que j’ai rencontré mon public, un public qui me suit depuis toutes ces années. Le public est tombé en amour avec Martine, que je jouais. Elle touchait l’âme des gens. Elle m’a apporté beaucoup de douceur et d’amour. C’est aussi là que j’ai noué de grandes amitiés qui sont encore là. Quand ç’a été fini, ça m’a brisé le cœur.

La sortie de votre livre, «Le monstre», a en outre marqué un avant et un après...

Oui, il y a eu le lancement de mon livre et mon passage à «Tout le monde en parle». C’était la première fois que je brisais le silence publiquement, devant un million de téléspectateurs. Je savais que j’exposais mon histoire. J’étais la dernière invitée de la soirée. Je n’avais plus envie d’y aller. Je me suis déconnectée de ma peur, et j’ai pensé aux autres. Je me suis présentée avec dignité et fierté. J’ai reçu des milliers de messages de femmes et d’hommes qui ont vécu des histoires comme la mienne. Cela a validé ma démarche et, pour la première fois de ma vie, je ne me sentais plus toute seule. Le livre, c’était mes premiers pas en tant qu’auteure. Je pensais en vendre 500 exemplaires: nous avons passé le cap des 100 000!

Ç’a été un tournant majeur pour vous...

Ç’a été une longue aventure. Ç’a été libérateur. Ça a fait partie de ma reconstruction. C’est le plus beau geste de résilience et le plus beau cadeau que je me suis offert. Des milliers de femmes ont pu se libérer de la honte en même temps que moi. Après, il y a eu le tournage de la série, inspirée du livre, et le tournage du documentaire. Si je tiens à partager mon histoire, c’est que ça donne espoir que les ailes, ça repousse...

Votre histoire d’amour en a séduit plus d’un. À quel moment avez-vous rencontré Cédrik Reinhardt, votre mari?

J’ai rencontré mon grand amour après «Virginie». Avec Cédrik, j’ai dit oui à l’amour, à l’authenticité. J’ai sauté à pieds joints dans cette relation en choisissant de dire oui à ma vulnérabilité. C’est ce que représente notre mariage. Ce jour-là, nous avons fait la cérémonie du sable pour tisser des liens avec ses enfants, Maël et Ilann. Cédrik ne venait pas seul, mais avec deux garçons qui sont devenus mes beaux-fils et les frères de mon fils. L’homme de ma vie et moi avons célébré cette union avec nos familles et devant tous les gens que nous aimons le plus. Le 11 juin 2016, ç’a été le moment marquant des dernières années. Je n’oublierai jamais l’échange de nos vœux. Cédrik et moi, nous savons que nous ne nous quitterons jamais. Nous nous sommes choisis et nous continuons de nous choisir. Mon mariage a été la réalisation d’un rêve ultime. S’unir devant témoins est un grand moment dans une vie...

Ce que vous avez vécu ces dernières années vous a, semble-t-il, réconciliée avec la maternité. C’est juste?

Oui, grâce aux livres «Le monstre», et «Le monstre la suite», que j’ai écrit quand j’étais enceinte, j’ai pu faire de la place à Émil. Ça m’a permis de croire que j’avais le droit de tomber enceinte et d’être une maman. J’étais assez «aimable» pour donner la vie. Quand on a déposé mon fils sur moi, il était d’un tel calme! Je venais de rencontrer l’amour de ma vie. Sa naissance a changé ma vie, plus rien n’avait d’importance. J’ai voulu l’aimer, le protéger, l’accompagner à travers sa vie. Vous formez, avec Cédrik, ses fils et votre fils, une grande famille.

Comment ça se passe pour vous?

Émil est devenu le maillon qui réunit tout le monde. Être belle-maman est un rôle difficile. Je le vis humblement, avec tout l’amour que j’ai pour mes beaux-fils. Avec Maël, j’ai rencontré l’autisme. J’ai appris sur le tas, jour après jour. Notre vie n’est pas facile tous les jours, mais elle est remplie de beaux moments.

Ingrid Falaise est chroniqueuse de mieux-être à «Salut Bonjour». Elle donnait, jusqu’à ce que la pandémie commence au Québec, sa conférence «Je me suis choisie». On s’informe à soniagagnon.com. On peut la suivre sur Instagram et Facebook.

Célébrer la femme

Ingrid s’est associée à Oraki pour créer le legging VIVA. Du design à l’écriture de phrases inspirantes, elle s’est pleinement impliquée avec les fondateurs de l’entreprise de vêtements pour le sport et le yoga, la créatrice de mode Cynthia Savard et l’ex-hockeyeur vedette Georges Laraque.

Le nom de la collection qu’elle a choisi reflète ce qu’elle veut transmettre comme message aux femmes: «J’ai envie de célébrer autant notre force que notre vulnérabilité et de lever le bras en scandant VIVA LA FEMME!»

Le jour du lancement, le 3 mai, un don de 5 $ a été remis à SOS violence conjugale pour chaque legging vendu. Une cause que continue à défendre celle que l’on voit dans une publicité gouvernementale en ces temps où le confinement et le stress créent une pression qui peut faire éclater la violence dans les foyers.

Procurez-vous le legging VIVA au oraki.ca, au prix de 109 $. Si vous vivez de la violence à la maison, contactez SOS violence conjugale, au 1 800 363-9010.