Coronavirus : « Il y aura des contrôles ce week-end », avertit Christophe Castaner
Depuis le 11 mai, 109 clusters ont été repérés mais aucun n’a été à l’origine d’une dissémination de l’épidémie. Le ministre de l’intérieur a rappelé que la règle des 100 km est encore en vigueur ce week-end.
by Le Monde avec AFPAu lendemain des annonces du premier ministre, Edouard Philippe, sur la deuxième étape du déconfinement à partir du 2 juin, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a fait appel vendredi 29 mai « à la responsabilité et au civisme » des Français, en faisant valoir que « nous n’avions pas gagné le combat contre le Covid-19 en France et dans le monde ».
Vendredi soir, le ministère de la santé a fait état d’un total de 28 714 décès en raison de l’épidémie, dont 61 décès à l’hôpital ces dernières 24 heures. Quelque 1 361 malades étaient soignés en réanimation vendredi, soit 68 de moins que la veille ; et 14 695 personnes restent hospitalisées pour une infection au Covid-19.
« Il y aura des contrôles ce week-end », avertit Castaner
Le ministre de l’intérieur a insisté vendredi au micro de RTL sur le fait que la règle des 100 km, au-delà desquels il est interdit de se déplacer, était « encore en vigueur ce week-end » prolongé de la Pentecôte. « Il y aura encore des contrôles. » Néanmoins, a-t-il poursuivi, « l’objectif n’a jamais été de sanctionner les Français par des procès-verbaux, mais de les protéger ».
S’agissant du port du masque dans les jardins et sur les plages, M. Castaner a expliqué que « le préfet » pourrait décider de « le rendre obligatoire en fonction des circonstances locales ».
Interrogé sur les conditions d’organisation de rassemblements, jusqu’à 5 000 personnes, dans les grands lieux extérieurs, le ministre a dit qu’il n’y aurait « pas de contrôle », mais « une convention avec les préfets et les organisateurs pour la distanciation et les gestes barrières ».
Une « dernière phase » du déconfinement à prévoir durant l’été
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a quant à elle estimé qu’il y aurait probablement une « dernière phase » de déconfinement durant l’été : « Il nous faudra garder en tête que le virus est toujours là. »
Concernant les voyages à l’étranger, Mme Ndiaye a redit que le souhait du gouvernement était de pouvoir autoriser, à partir du 15 juin, les Français à se déplacer dans l’espace Schengen. Avant cela, une coordination au niveau européen est « nécessaire pour poser les mêmes règles ».
109 foyers épidémiques en France
Depuis la levée du confinement le 11 mai, 109 foyers de Covid-19 (ou clusters) ont été repérés en France, mais aucun n’a pour l’instant été à l’origine d’une dissémination de l’épidémie, selon l’agence sanitaire Santé publique France. Plus largement, il n’y a « pas de signaux en faveur d’une reprise de l’épidémie ».
L’agence sanitaire précise que « 104 clusters (hors Ehpad et milieu familial restreint) ont été rapportés en France métropolitaine et 5 dans les départements et régions d’outre-mer ». Dans un cas sur cinq, le foyer est maîtrisé (pas de nouveau cas sept jours après le dernier), voire éteint (pas de nouveau cas dans un délai de quatorze jours). Lors du précédent point, le 21 mai, le nombre de foyers se montait à 46.
Des consultations gratuites pour les personnes vulnérables au virus
Les personnes vulnérables au coronavirus et les personnes âgées de plus de 65 ans pourront prétendre à une consultation gratuite avec leur médecin traitant dans le cadre du déconfinement, a fait savoir vendredi le ministère de la santé. La création de cette consultation, baptisée « bilan et vigilance », a été annoncée jeudi par Edouard Philippe lors de son discours sur la deuxième étape du déconfinement.
Proposée par le médecin traitant aux patients à risque, cette consultation « dite complexe », facturée 46 euros, sera « intégralement prise en charge par l’Assurance-maladie », a détaillé vendredi le ministère dans un communiqué, ajoutant que le décret d’application avait déjà été publié.
Un plan d’urgence pour les collectivités locales
Edouard Philippe a présenté vendredi « un mécanisme de compensation des recettes fiscales et domaniales » des collectivités à hauteur d’« environ 750 millions d’euros », qui doit concerner entre 12 000 et 14 000 communes.
Le chef du gouvernement a également déclaré qu’il allait doter de « 1 milliard d’euros supplémentaires » des fonds pour accompagner les investissements « verts » des communes, à l’issue d’une réunion avec les représentants des associations de maires à Matignon. Au total, c’est près de 5 milliards d’euros qui seront débloqués.
Par ailleurs, la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, a annoncé que l’Etat comptait soutenir les collectivités qui favorisent l’usage du vélo, afin de pérenniser les pistes cyclables temporaires mises en place pour le déconfinement. Jeudi, le gouvernement avait expliqué que ledit fonds serait porté à 60 millions d’euros, soit un triplement de ce qui était initialement prévu.
Chômage partiel : le Sénat vote la création d’un « dispositif spécifique »
Le Sénat a donné son accord dans la nuit de jeudi à vendredi à un amendement du gouvernement qui crée un « dispositif spécifique » de chômage partiel, permettant « une réduction du temps de travail » compensée « en partie » par l’Etat. L’amendement voté lors de l’examen en première lecture d’un projet de loi portant des « dispositions urgentes face à l’épidémie de Covid-19 » prévoit la possibilité d’un « régime d’activité partielle spécifique sous réserve de la conclusion d’un accord collectif ou de l’élaboration d’un plan d’activité réduite pour le maintien en emploi ».
Les Français appelés à « consommer » leur épargne pour relancer l’économie
La ministre du travail a également appelé vendredi les Français à « ressortir » et à « consommer » les 60 milliards d’euros « mis en épargne » pendant le confinement, afin de « faire repartir » l’activité. Depuis la fin du confinement, le 11 mai, l’activité a « redémarré », mais « c’est quand même très progressif », a tempéré Mme Pénicaud.
La consommation des ménages en France a fondu d’un tiers (33,7 %) au mois d’avril par rapport à celle du mois de février, avant la crise sanitaire, et de 20,2 % par rapport à celle de mars, selon des données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vendredi.
Vendredi, le ministère des comptes publics a annoncé que les entreprises pourraient bénéficier d’une souplesse accrue pour s’acquitter de leurs acomptes de juin d’impôt sur les sociétés et de cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE). Pour les grandes entreprises (plus de 5 000 salariés ou 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires), ces mesures restent « soumises (…) au respect de leurs engagements de responsabilité » à ne pas verser de dividendes, rappelle le ministère.
Le protocole sanitaire à l’école ne sera pas allégé avant septembre
Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a déclaré ce matin que le protocole sanitaire, que certains édiles aimeraient voir allégé, ne serait pas modifié d’ici à l’été, dans la mesure où « nous sommes toujours en situation épidémique » et où ce protocole « est aussi de nature à rassurer les parents ». « Si nous l’allégeons, ce sera pour la rentrée de septembre. L’objectif sera alors que tous les élèves puissent revenir à l’école », a ajouté le ministre.
S’agissant des décrocheurs, le ministre a affirmé que 4 % des élèves en moyenne avaient perdu le lien avec leur établissement, soit 500 000 élèves. « A certains endroits, c’est beaucoup plus, parfois 20 %, 30 % », a-t-il précisé, affirmant qu’il y aurait un « rattrapage scolaire l’année prochaine et durant l’été », avec une série de dispositifs, comme « Vacances apprenantes » ou « Eté pro ».
Concernant les collèges, l’ensemble des classes ouvriront à partir du 2 juin en zone verte. En zone orange ouvriront en priorité les classes de 6e et 5e, mais « un collège peut commencer à faire rentrer les 4e et 3e s’il le peut », a déclaré M. Blanquer. Pour les lycées, « dans la plupart des cas, il y aura une prérentrée, ce qui veut dire que les lycéens reviendront le 3 ou le 4 juin ».
« Du public dans les stades » souhaité dès cet été
Dans un entretien au journal L’Alsace, la ministre des sports Roxana Maracineanu a exprimé son souhait que le sport professionnel reprenne « avec du public dans les stades dès la fin juillet si c’est possible », notamment pour la reprise de la Ligue 1.
« Mon but est précisément que le sport reprenne dans de bonnes conditions, avec du public dans les stades, notamment le championnat de football au mois d’août. Que les deux clubs concernés par la Ligue des champions (le Paris SG et Lyon) puissent refaire des matchs amicaux avant de terminer leur parcours européen. Et puis, préparer la rentrée comme il faut en fonction des informations que nous donnera le ministère de la santé. »
Nice propose un test sérologique gratuit, Lille exonère les terrasses de taxe
A partir du 10 juin, Nice va proposer à ses habitants un dépistage sérologique gratuit du coronavirus, a annoncé vendredi le maire LR, Christian Estrosi. Le test, réalisé dans trois sites de la ville, se fera après inscription sur un site Internet, et son résultat sera communiqué « sous quarante-huit heures exclusivement aux intéressés », a précisé M. Estrosi, en ballottage favorable pour un troisième mandat le 28 juin avec 47,62 % des voix au premier tour, le 15 mars.
A Lille, les restaurants, cafés et bars ne paieront pas de taxe sur les terrasses pendant toute l’année, a annoncé vendredi la Mairie, pour les « accompagner » après deux mois et demi de fermeture imposée pour lutter contre la pandémie de Covid-19. L’exonération se fera « pour l’ensemble de l’année », a fait savoir en visioconférence de presse Martine Aubry (PS), ce qui représente 960 000 euros de perte de recettes pour la commune.
Le président nationaliste du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a, lui, réaffirmé sa volonté de garantir la sécurité sanitaire pour le tourisme tout en reconnaissant qu’il n’avait « pas la volonté ou les moyens d’imposer à quiconque » son passeport sanitaire, qui vise à conditionner l’entrée dans l’île à la présentation d’un test négatif au Covid-19. « Nous avons fait une proposition, elle est sur la table, elle est perfectible, elle est susceptible d’être modifiée. »