Campings et pourvoiries: «C’est enfin un départ!»

by

La Tuque — L’ouverture des campings et la reprise des activités en pourvoirie étaient attendues, très attendues. Aux quatre coins de la région, on se réjouit de l’annonce faite par le gouvernement en milieu de semaine, mais avec ce nouveau départ viennent également plusieurs restrictions et modalités qui peuvent parfois causer des maux de tête.

«C’est enfin un départ! C’est quand même compliqué d’avoir du monde de la même adresse, surtout en juin. Ça nous limite pas mal et ça chamboule un peu nos calendriers. Nos groupes se modifient, certains annulent, d’autres se divisent en deux chalets. C’est vraiment compliqué et on a des tonnes de téléphones, mais on est contents de pouvoir commencer», lance Bruno Caron, président de l’Association des pourvoiries de la Mauricie et propriétaire de la pourvoirie Waban-Aki.

Chose certaine, les récentes annonces ont soulevé beaucoup d’engouement de la population et de la clientèle des pourvoyeurs.

«On a annoncé que les pourvoiries ouvraient, mais il y a un paquet de modalités. On essaie de comprendre tout ça actuellement. C’est assez compliqué […] Notre plan sanitaire est prêt et on veut respecter les règles. Maintenant, il nous reste neuf jours pour comprendre tout ce qu’ils nous demandent. L’ouverture officielle en auberge et dans les chalets est prévue pour le 4 juin», note Nicolas Bernard, copropriétaire de la Seigneurie du Triton.

Le téléphone sonne dans les pourvoiries qui font tout leur possible pour respecter les instructions du gouvernement.

«On est content, c’est certain. Les clients appellent beaucoup pour juillet et août, exceptionnellement même. Je dirais que c’est plus que la normale», explique Jean Bordeleau, de la Pourvoirie Barrage Gouin & Magnan.

On se réjouit de pouvoir enfin recevoir la clientèle certes, mais les restrictions imposent des changements. Comme ce ne sera pas possible de recevoir des groupes de pêcheurs et qu’il ne sera pas possible d’utiliser le bateau-taxi en raison des règles de distanciation sociale, la pourvoirie Barrage Gouin & Magnan a lancé un appel aux familles afin de vivre l’expérience des bateaux-maisons.

«On les rend disponibles pour faire vivre l’expérience à moindre coût. On a toujours espoir pour les groupes par contre. […] Est-ce que ça va marcher ? Est-ce que les familles vont faire 200 km de gravier pour venir nous voir ? On l’espère», lance M. Bordeleau.

À certains endroits, on a modifié les heures d’arrivée et de départ pour désinfecter les chalets adéquatement.

À la pourvoirie Waban-Aki, on a aussi restreint les choix de lacs, sans diminuer la qualité de pêche, puisqu’il faut nettoyer les embarcations entre chaque groupe.

Le président de l’Association des pourvoiries de la Mauricie souligne que le problème ne sera pas de louer les chalets, mais plutôt le nombre de personnes qui vont loger dedans en raison des restrictions.

https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fbead57ff-1441-4194-ae9f-6354c955287c.jpg&stripmeta=true&width=1024&type=jpeg

La pourvoirie Barrage Gouin & Magnan va rendre les bateaux-maisons, comme celui sur la photo, disponibles à moindre coût pour les familles.
AUDREY TREMBLAY

Par ailleurs, on ne se met pas la tête dans le sable, on sait déjà qu’il y aura des pertes importantes et on souhaite l’aide du gouvernement.

«Ce sont des prêts, juste des prêts. Ça commence à être urgent de proposer des aides non remboursables pour passer à travers des coûts fixes», insiste Nicolas Bernard.

«On va avoir une baisse de chiffre d’affaires c’est certain, mais au moins on va en avoir un. C’est un pas dans la bonne direction», se console Bruno Caron de la pourvoirie Waban-Aki.

À vos marques, prêt… campez !

Les amateurs de camping avaient manifesté leur impatience dans les dernières semaines. Ils ont pris d’assaut les lignes téléphoniques des différents terrains de camping de la région, si bien qu’à certaines places, il a fallu faire appel à du personnel supplémentaire pour répondre au téléphone.

«Depuis l’annonce, ça ne lâche pas! On ne fournit pas! Ils ont lâché le monde qui était en captivité, il y a un engouement très clair. Les gens ont très hâte d’arriver. […] On est soulagé, très soulagé», lance Martin Picard, propriétaire du Camping Rouillard.

«On accueille ça à bras grands ouverts, les saisonniers attendaient ça depuis longtemps ! On va être vraiment contents de revoir les gens et on va faire tout ce que l’on peut pour que les consignes soient respectées», souligne pour sa part Sylvain Veillette, responsable du Camping La Tuque.

On s’attendait à avoir une hausse des saisonniers comparativement aux campeurs journaliers, mais la hausse n’est pas aussi forte que prévu.

«Ç’a bougé un peu, mais pas tant que ça», note M. Picard.

«La très grande majorité des saisonniers vont certainement être au rendez-vous. Ils avaient très hâte», insiste le gestionnaire du camping du Domaine au Grand R, Nicolas Michaud.

C’est tout un soupir de soulagement qu’on pousse sur les terrains de camping, et ce, même si l’on doit mettre différentes mesures en place et que plusieurs aires communes, incluant les piscines, doivent demeurer fermées pour le moment.

«Les ouvertures de plans d’eau sont prévues dans la prochaine phase, mais on ignore la date. On les prépare quand même, on va être prêt lorsqu’on aura le feu vert», note-t-il.

Dans tous les cas, des mesures sanitaires ont été prises pour l’accueil des clients, plexiglas, gel désinfectant, lavage de main obligatoire, etc.

«Les employés vont porter les équipements de sécurité, ceux qui le veulent parce que ce n’est pas obligatoire. Ce sera une personne à la fois à l’intérieur également. Sur le terrain, les aires communes ne seront pas accessibles et on a enlevé les tables de pique-nique», conclut Nicolas Michaud.