Odeurs dérangeantes de cigarette et cannabis en confinement

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Trois-Rivières — Affronter l’actuelle vague de chaleur cloué à un fauteuil roulant n’est pas chose facile. Mais lorsque l’air de l’appartement où l’on habite empeste la fumée de cigarette et de cannabis, la situation est encore plus difficile à supporter. C’est pourtant ce que vit Alain Gaudet de Trois-Rivières, un homme atteint d’amyotrophie spinale de type 3, une forme de dystrophie musculaire qui paralyse son corps à 95 %.

«Ça fait plusieurs années que je demande à l’OMH de trouver une solution. Et la solution qu’on m’a donnée, c’est de laisser le ventilateur de la salle de bain ouvert», affirme Alain Gaudet, quelques heures après avoir envoyé une lettre à l’OMH pour demander qu’on corrige la situation.

«Si on laisse les ventilateurs ouverts, ça devient agressant après quelques heures seulement. Imaginez 365 jours par année.»

Alain Gaudet habite dans un immeuble de la rue Jacques de Labadie de Trois-Rivières géré par l’Office municipal d’habitation (OMH). Celui qui a une capacité respiratoire restreinte en raison de son état de santé affirme que depuis qu’il a emménagé dans son appartement du rez-de-chaussée en 2017, il est incommodé par des odeurs de fumée de cigarette. Depuis la légalisation du cannabis, des odeurs de marijuana se sont ajoutées à celle de cigarette déjà très présente.

«Il y a carrément de la fumée qui s’échappe même de la hotte de la cuisinière quand j’ouvre la lumière», mentionne-t-il.


« Des nuages s’échappent de la hotte. Je ne trouve pas ça normal de devoir sentir la fumée des voisins. Les gens qui viennent chez moi me demandent si j’ai commencé à fumer. »
— Alain Gaudet


Le Trifluvien croit que le système de ventilation des hottes de cuisinière n’est pas suffisamment puissant pour permettre une bonne évacuation de l’air. «Mon logement était autrefois une salle de conférence où il n’y avait pas de cuisine. Est-ce que le moteur sur le toit est suffisamment fort pour avoir une hotte supplémentaire? Je me le demande», soutient-il.

Par ailleurs, de fortes odeurs de cigarette se dégagent régulièrement du ventilateur de la salle de bain. «Ça vient d’où? Personne ne fume dans mon appartement», dit-il. «Si on doit être confiné dans notre appartement, on doit avoir une qualité de vie acceptable.»

Alain Gaudet ne souhaite pas partir en guerre avec l’OMH, bien au contraire. Il affirme avoir toujours eu de belles relations avec l’organisme. Il souhaite simplement que la situation se règle.

Joint jeudi en fin d’après-midi, le directeur général de l’OMH de Trois-Rivières, Marco Bélanger, assure que l’organisme a bien reçu la lettre d’Alain Gaudet et que des mesures seront prises pour corriger la situation.

Il soutient que des interventions concernant ce problème ont déjà été réalisées en 2018. «On lui avait donné le conseil le temps qu’on arrive de faire marcher sa hotte de salle de bain. Notre préposé à l’entretien préventif est allé constater la situation. Il n’y avait pas d’odeur à ce moment dans le logement. Il a toutefois fait une intervention sur le toit de l’immeuble, car il y avait des palmes d’un moteur qui étaient obstruées», explique Marco Bélanger.

Le directeur général de l’OMH ajoute que des vérifications sur ces systèmes de ventilation sont effectuées trois fois par année et «tout était correct». «Monsieur Gaudet ne nous a jamais rappelés pour nous dire qu’il y avait un problème», note M. Bélanger.

Cela dit, l’OMH va envoyer des spécialistes sur place pour vérifier le système de ventilation. «Même si on est en temps de COVID et qu’on doit faire uniquement les réparations urgentes, c’est une situation qui est malsaine pour le locataire», soutient le directeur général de l’organisme.