Hippodrome de Trois-Rivières: des courses, il va y en avoir»

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Trois-Rivières — Il y aura vraisemblablement des programmes de courses sous harnais à l’Hippodrome de Trois-Rivières cet été. Le Club jockey du Québec a en effet formulé une demande à la Commission des normes du travail afin de pouvoir reprendre ses activités, en suivant bien sûr les règles mises en place en raison de la pandémie de COVID-19.

La directrice générale du complexe hippique du boulevard des Forges, Murielle Thomassin, explique qu’elle est en attente d’une réponse de l’organisme gouvernemental afin de pouvoir tenir des programmes de courses sans spectateurs présents sur place. Selon ses prévisions, elle devrait recevoir une réponse positive très prochainement, d’autant plus qu’il est déjà confirmé que les activités hippiques reprendront sous peu dans une formule similaire ailleurs dans le monde, dont en Ontario.

«Des courses, il va y en avoir. On est là pour rester. Oui la COVID-19 nous fait mal. Mais le Club jockey du Québec est là pour soutenir l’industrie et remettre l’argent des paris aux hommes à chevaux. Comme il n’y a pas de courses, on ne peut pas leur en remettre. Nous avons donc demandé un protocole pour pouvoir tenir des courses à huis clos dans un contexte sécuritaire. Ce qui est intéressant, c’est que nos courses sont déjà diffusées mondialement. Même si nous n’avons pas de spectateurs, nous avons un produit que nous sommes capables de vendre partout après ça», mentionne Mme Thomassin, tenant par contre à préciser qu’elle aurait préféré voir les gradins de l’hippodrome bondés lors des programmes cet été.

Signe que la demande chemine bien, la directrice générale indique qu’elle a envoyé pas plus tard que jeudi matin les ajustements que la Commission des normes du travail lui avait demandé d’apporter au protocole qu’elle avait présenté.

«C’était vraiment des petites formalités, notamment sur des choix de mots. C’était aussi simple que d’écrire COVID en lettres majuscules ou de dire qu’on désinfecte au lieu de dire qu’on nettoie», précise-t-elle.

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La directrice générale du complexe hippique du boulevard des Forges, Murielle Thomassin.
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Par ailleurs, la directrice générale et son équipe n’ont pas attendu la réponse de la Commission avant de travailler à la mise en place du protocole. Des équipements de protection, dont des masques et des cloisons en plexiglas, ont notamment déjà été achetés. Les discussions avec l’Agence canadienne du pari mutuel (ACPM), qui chapeaute entre autres les officiels et les personnes qui effectuent les tests de dopage sur les chevaux sont également bien avancées.

«Une fois qu’on aura le OK, l’ACPM aura besoin de deux semaines pour se préparer. […] La Régie des alcools, des courses et des jeux est également dans le dossier, mais elle ne m’a pas encore donné de temps. J’espère qu’elle ne demandera pas un mois. Mais ça pourrait être rapide, car je n’ai pas attendu leur protocole [avant d’acheter des équipements de protection]», lance-t-elle.

Combien de programmes?

Idéalement, le Club jockey espère pouvoir présenter les 40 programmes qu’il doit tenir annuellement selon les exigences de la Régie des alcools, des courses et des jeux. La directrice générale est cependant consciente que cet objectif sera difficile à atteindre, car elle ne touche pas les recettes provenant des salons de pari – qui sont fermés présentement car ils sont également des bars – et constitue en quelque sorte la vache à lait de l’industrie. Par contre, elle indique que son organisation bénéficie d’un fonds de roulement permettant de soutenir les hommes à chevaux.

Par ailleurs, elle espère que la Régie fasse preuve d’ouverture et n’exige pas que 40 programmes soient tenus en 2020 en raison de la situation actuelle.

«J’ai fait une demande pour qu’on puisse s’arranger pour établir un pourcentage en tenant compte du nombre de semaines que les salons de pari seront fermés. Ils m’ont dit qu’ils sont prêts à discuter», explique-t-elle.

Projet de ciné-parc: des pourparlers en cours

Mme Thomassin confirme également que des pourparlers sont présentement en cours avec une personne en lien avec Culture Trois-Rivières et IDE Trois-Rivières afin que la piste de l’hippodrome soit transformée en ciné-parc cet été, un peu comme ça sera le cas à la station de ski Vallée du parc. Elle tient cependant à rassurer les hommes à chevaux et les amateurs de courses: il n’est pas question de changer la vocation première de l’endroit.

«L’un n’empêche pas l’autre. Les courses et un ciné-parc peuvent cohabiter», affirme-t-elle.