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Le constructeur automobile français Renault a confirmé vendredi dans un communiqué de presse un plan d’économies de plus de deux millards d’euros sur trois ans. (PHOTO MATTHIEU BOTTE LA VOIX DU NORD)

Renault confirme la suppression 4600 postes en France, MCA Maubeuge concernée?

Le constructeur automobile français Renault a confirmé vendredi dans un communiqué de presse un plan d’économies de plus de deux millards d’euros sur trois ans.

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Le constructeur automobile français Renault, en difficulté financière, a annoncé vendredi la suppression d’environ 15 000 emplois dans le monde, dont 4600 en France, dans le cadre d’un plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur trois ans.

Un pôle d’excellence « à partir des usines de Douai et Maubeuge »

Pour ce qui concerne la région, dans son communiqué de presse, Renault explique qu’il « lance une concertation pour étudier à partir des usines de Douai et de Maubeuge la création d’un pôle d’excellence optimisé des véhicules électriques et utilitaires légers dans le nord de la France ». La production des utilitaires électriques Kangoo devrait être transférée à Douai qui héritera d’une nouvelle plateforme. Ce projet doit « faire l’objet d’une concertation approfondie avec l’ensemble des parties prenantes et en particulier les partenaires sociaux et les collectivités locales », prévoit le groupe.

En France, le plan devrait affecter trois autres sites, dans des conditions qui restent en partie à définir: Caudan (Morbihan), Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) et Dieppe (Seine-Maritime). Le projet inclut l’arrêt de la production automobile à Flins (Yvelines), à la fin de la Zoe après 2024. L’usine, qui compte actuellement 2600 salariés, sera reconvertie et récupèrera l’activité du site de Choisy-le-Roi, qui emploie 260 personnes dans le recyclage de pièces.

L’avenir de Fonderie de Bretagne, avec près de 400 salariés à Caudan, reste en suspens avec une « revue stratégique » annoncée. Même chose pour l’usine de Dieppe, qui emploie aussi près de 400 personnes: le groupe indique ouvrir « une réflexion sur la reconversion de l’usine, à la fin de la production de l’Alpine 110 ». A l’international, Renault annonce la « suspension des projets d’augmentation de capacités prévus au Maroc et en Roumanie ». Il indique étudier « l’adaptation des capacités de production en Russie et la rationalisation de la fabrication de boîtes de vitesse dans le monde ».

Dans un communiqué, la CFDT dénonce une « casse sociale » et « se fera entendre par tous moyens ».

La mise en oeuvre du plan coûtera 1,2 millard d’euros

Au total, la réduction de l’outil industriel permettra de réduire les coûts fixes de l’entreprise de 650 millions d’euros par an. En outre, le constructeur prévoit 800 millions d’euros de réduction de coûts dans l’ingénierie, évoquant « l’optimisation de l’utilisation des centres de R&D à l’étranger et de la sous-traitance ». Il annonce une réorganisation des activités de son technocentre à Guyancourt (Yvelines). Enfin, des économies de 700 millions d’euros sont prévues dans les frais généraux, marketing et autres fonctions support. Renault précise que la mise en oeuvre du plan coûtera 1,2 milliard d’euros, pour environ 2,15 milliards d’économie annuelle sur ses coûts fixes.

Selon Renault, « ce projet d’ajustement des effectifs s’appuierait sur des mesures de reconversion, de mobilité interne et des départs volontaires ». « Ce projet est vital », a déclaré la directrice générale Clotilde Delbos, citée dans un communiqué. « Les évolutions projetées sont fondamentales pour assurer la pérennité de l’entreprise et son développement sur le long terme », ajoute Jean-Dominique Sénard, le président du Conseil d’administration. Renault, qui souffre de surcapacités de production au niveau mondial, avait annoncé en février ses premières pertes en dix ans, entrant affaibli dans la crise provoquée par l’épidémie de Covid-19.

Après des rumeurs de presse évoquant la fermeture de sites français, le président de la République Emmanuel Macron avait réclamé mardi « des garanties » pour l’avenir des salariés. Il avait mis la pression sur Renault en avertissant qu’un prêt garanti par l’Etat de 5 milliards d’euros ne serait pas signé avant la tenue de discussions en début de semaine prochaine.