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Sur un an au premier trimestre, le prix des logements anciens a augmenté de 5%. (© DR)

Immobilier : une hausse des prix en trompe l’œil

Les prix des logements anciens ont continué à grimper au premier trimestre 2020, la hausse sur un an atteignant même 8% à Paris ! Mais ces évolutions ne nous disent en fait pas grand-chose de l’impact de la crise sanitaire. Explications.

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Jusqu’ici tout va bien. La crise sanitaire semble sans effet sur la hausse continue des prix de l’immobilier en France. Au contraire, la tendance a même accéléré au premier trimestre 2020, selon l’indice Insee-Notaires publié le 28 mai.

Sur un an, les prix des logements anciens ont grimpé de 5% au premier trimestre, contre un rythme de 3,7% trois mois plus tôt et de 3,2% au troisième trimestre 2019.

+6% pour les appartements

Dans le détail, la dynamique est plus marquée pour les appartements (+6%) que pour les maisons (+4%) et en Île de France (+5,7%) qu’en province (+4,7%). À Paris, l’envolée des prix se poursuit. Ils ont progressé de 2,3% en trois mois et la hausse atteint 8% sur un an.

Mais faut-il pour autant en déduire que l’immobilier est immunisé contre la mise à l’arrêt de l’économie française due à l’épidémie de coronavirus ? Non.

Ces chiffres ne nous apprennent en fait pas grand-chose de l’impact de la crise sanitaire sur les prix des logements. D’abord parce qu’ils s’arrêtent à fin mars, soit seulement deux semaines après le début de confinement.

Des délais de quelques mois

Surtout, l’indice Insee-Notaires des prix des logements anciens est construit à partir des transactions immobilières finalisées. Dans sa note méthodologique, l’institut de la statistiques indique : «Chacun des (environ) 5.500 offices notariaux est invité à faire parvenir une copie de chaque acte de vente».

Or, comme chacun sait, il existe un délai important, d’au moins deux ou trois mois, entre la négociation d’un achat immobilier et la signature de l’acte définitif. Une vente signée le 31 mars aura probablement été initiée en février, janvier voire en décembre 2019.

Ainsi, les chiffres du premier trimestre nous en disent plus sur l’état du marché immobilier à fin 2019 qu’à début 2020.

Le nombre de transactions est également concerné par ce phénomène. Le confinement a toutefois pu commencer à avoir un impact dès le premier trimestre. Des opérations qui auraient dû être finalisées fin mars ont pu prendre du retard voire être annulées.

Léger recul des transactions

Cela explique pourquoi les volumes ont commencé à se replier au premier trimestre, tout en restant à un niveau élevé. Ils ont reculé à 1,037 million de transactions sur un an, après le record de 1,065 million enregistrés au quatrième trimestre 2019.

Cette tendance va se poursuivre, certainement dans une proportion bien supérieure, au deuxième trimestre. L’impact sur les prix reste en revanche encore incertain à ce stade. Si baisse il doit y avoir elle ne sera en outre visible dans l’indice Insee-Notaires qu’avec délai.

Il est en effet tout à fait envisageable que la hausse des prix perdure au deuxième trimestre car l’essentiel des transactions finalisées entre avril et juin aura probablement été négocié avant le confinement.

Les opérations initiées après la réouverture de l’économie aboutiront quant à elles au mieux en août-septembre.