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Donald Trump, président des Etats-Unis © Getty / Caroline Brehman/CQ-Roll Call, Inc

Plaidoyer pour Trump

Quand j'étais à Washington, à force d'entendre ce déferlement de critiques à son égard provenant de l'establishment aussi bien républicain que démocrate, j'en étais venu à essayer de faire la part des choses. Plaidoyer pour Donald Trump et sa politique.

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Comment fait-il face à l'épidémie de Covid-19 ? 

A la Trump, c'est-à-dire avec controverses, contre-vérités et fanfaronades. Mais sur le fond, il ne fait ni mieux, ni pire que la plupart de ses homologues occidentaux. 

Indulgence ? 

Quand j'étais à Washington, à force d'entendre ce déferlement de critiques à son égard provenant de l'establishment aussi bien républicain que démocrate, j'en étais venu à essayer de faire la part des choses. 

Oui, Donald Trump est vindicatif, paranoïaque, narcissique, menteur, vaniteux... Mais comme je le disais à mes collaborateurs, on élit un président pour passer un week-end avec lui, mais pour sa politique. Et c'est elle qu'il faut juger et pas sa personnalité. Ce qu'on oublie trop souvent, tant celle-ci est envahissante. 

Alors, jugeons sa politique !

D'abord, il a été élu avec un programme, qu'il a scrupuleusement mis en oeuvre. Ce qui a son importance, à l'époque de rébellion d'un électorat qui ne fait plus confiance à ses élus. 

Il est resté lui-même, populiste en 2016, il l'est toujours aujourd'hui. Il ne s'est pas fait récupérer par les Républicains classiques, mais, au contraire, a réorienté le parti contre le libre-échange, contre les interventions extérieures et contre l'austérité budgétaire.

Mais pourquoi quels résultats ?

Pour une économie qui fonctionnait à plein régime avant la crise du Covid-19, avec une hausse des plus bas salaires. Certes, on peut dire que les baisses d'impôts ont avant tout profité aux riches, que l'environnement a été sacrifié, que la dette a augmenté, mais c'est ce qu'il avait annoncé qu'il ferait et ses électeurs ne paraissent pas lui reprocher.

A l'extérieur, en Ukraine, en Syrie ou en Libye, il suit les traces d'Obama, en Corée du Nord, il a choisi de s'impliquer lui-même pour sortir de cette impasse. Il n'a peut-être pas réussi, mais il n'a pas fait pire que ses prédécesseurs. 

Quand il se demande pourquoi le contribuable américain finance une présence militaire en Europe et en Asie, trente ans après la guerre froide, sa question me parait légitime. Après tout, Européens, Sud-Coréens et Japonais ont les moyens d'assurer leurs propres défenses, et quand il se plaint des méthodes commerciales de la Chine, tout le monde en faisait autant mais personne n'agissait.

Il ne s'est pas laissé conter et les géants ont dû négocier.

Quel jugement final alors ?

Sous la présidence de Trump, le débat politique s'est dégradé à cause de lui, c'est vrai, mais la fidélité exceptionnelle de ses électeurs prouvent qu'il a su répondre à leurs aspirations. Dans ses meetings, la salle souvent immense est toujours comble et enthousiaste. 

Trump n'est pas un accident. Il incarne un courant particulier de la politique américaine : isolationniste, nationaliste, identitaire, qui s'est réveillé, mais qu'il n'a pas inventé.