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Une plage de La Grande Motte (Hérault), le 21 mai 2020. — CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

Gare à ces photos hors contexte d'une prétendue « plage dynamique »

Deux photos d’une plage ayant mis en place un dispositif d’accès singulier sont partagées hors contexte sur Facebook

Poteaux délimitant un périmètre personnel, sens interdit indiquant le sens à suivre entre ces espaces créés à même le sable… Sur Facebook, un post montrant deux photos d’une plage unique en son genre suscite de nombreuses réactions.

Ces clichés sont en effet censés y illustrer le principe de « plage dynamique » mis en place par certaines municipalités en cette période de déconfinement. Celui-ci est énuméré parmi les nombreuses mesures dénoncées dans le texte accompagnant la publication : « Inexorablement, vos droits et vos libertés sont annihilés. À la niche, comme les bons toutous. Obéir aux ordres, car sinon, c’est le matraquage, l’amende et la taule. »

« N’emmenez pas vos enfants construire des châteaux de sable sur les plages. Il est interdit de s’asseoir. Le papy zélé de Lacanau avec ses shérifs adjoints patrouille. C’est une plage dynamique, dit-il. On marche, on court, on se baigne, mais on ne s’assoit pas », poursuit ce texte contenant par ailleurs de nombreuses intox – sur les prétendus problèmes d'oxygène provoqués par le port continu d’un masque, par exemple.

Or, contrairement à ce que laisse penser leur légende, ces photos prises à La Grande Motte (Hérault) montrent  en réalité une plage statique, comme on peut le deviner à la vue des différents plagistes visibles au premier plan ou en fond.

FAKE OFF

A rebours des municipalités conditionnant l’accès à leur plage à la nécessité d’y rester en mouvement, comme Lacanau (Gironde), La Grande Motte autorise en effet ceux qui le désirent à s’installer sur la plage de la Rose des sables pour y bronzer. Mais selon des conditions bien précises, comme le détaillait son maire, Stéphan Rossignol, à 20 Minutes : « Nous avons mis en place un système de réservation sur le site de l’office de tourisme. Nous avons organisé un espace de 2.000 m² divisé en six travées avec des emplacements pour deux, quatre ou six personnes, séparés par du cordage et des piquets en bois. Ça reste esthétique, même si on aimerait tous faire autrement. »

L’originalité de dispositif inauguré le 21 mai lui a valu d’être très médiatisé, que ce soit dans les colonnes de Ouest-France, dans un reportage du JT de TF1, ou encore dans un diaporama de Paris Match. On y retrouve l’une des photos utilisées hors contexte dans le post Facebook, les deux ayant été prises par le photographe Clément Mahoudeau de l’AFP.

Ce concept de plage accessible sur réservation reste bien évidemment provisoire, le temps que les mesures sanitaires au déconfinement progressif soient levées. La Grande Motte réserve en outre certaines journées entières – comme le 31 mai et le 1er juin – au personnel soignant.

Le texte accompagnant le post Facebook est quant à lui tiré d'un article intitulé « Fier d'être un minimaliste vaincu! » paru sur le site « Réseau international », qui affirme livrer à ses lecteurs une information émancipée des « médias mainstream ».

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Une plage de La Grande Motte (Hérault), le 21 mai 2020. - CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

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